Le dandy est une mode qui a fait son apparition à la fin du 18e siècle. Des hommes s’amusaient avec les codes vestimentaires. Un nouveau mouvement inspiré du dandysme est né en Afrique : la sape…
Saper, c’est quoi ?
La sape est un mouvement africain qui consiste à utiliser les fondamentaux de la mode pour Hommes puis d’ajouter une touche d’originalité.
Né en Afrique, c’est un cercle de personnes devenus maîtres dans l’art de mettre de l’ambiance, toujours tirées à quatre épingles, et qui font valoir leurs couleurs et leurs tenues colorées, toujours repassés. Au Congo comme dans les grandes villes d’Europe que sont Paris, Londres ou Bruxelles, les sapeurs ont transformé l’élégance en véritable style de vie.
Un art avec une institution et des compétitions amicales
Dans les débuts du 2oe siècle, se pavaner en cherchant à être le mieux « sapé », a commencé, a être considéré comme un art.
En effet, en 192o, les premiers Congolais qui sont rentrés au pays après avoir participé à la guerre dans les rangs belges et français, vont apporter un tout nouveau style vestimentaire : la sape. Ils sont vêtus de costumes, avec majesté, qui leur donnent alors des airs d’élégances inspirés des anciens colons blancs.
Ce qui était des codes copiés de l’Occident s’est peu à peu transformé à travers « la Sape » dont les Congolais se sont appropriés : le costume traditionnel devient original en lui ajoutant des couleurs chatoyantes.
« La sape » a pris une autre dimension à partir des années 7o en devenant « la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes ». Cette institution est née d’un affrontement entre musiciens et chanteurs de la République du Congo, qui s’affichaient avec des vêtements de luxe. Une compétition d’élégance est née !
« La sape » est une véritable organisation à Brazzaville et même les politiciens s’y sont mis. Le courant a pris une telle dimension que tous les pays d’Afrique comptent aujourd’hui « des sapeurs ».
Une passion qui coûte cher
Les sapeurs originaires du Congo ont envahi les capitales européennes afin de trouver les pièces qu’ils ont besoin. Dans « la sape », la contrefaçon est interdite et très mal vue. Ainsi, ce sont des pièces de luxes qui coûtent très cher qui constituent les tenues.
Les dandys retournent ensuite au Congo pour faire étalage des chaussures de marque et de leurs costumes colorés. Ils sont considérés comme des « authentiques sapeurs ».
Il est essentiel pour eux de faire étalage de leurs tenues. Même si, beaucoup d’entre eux, se sont ruinés pour les avoir, voir faits plusieurs crédits. Certains n’ayant pas d’énormes ressources parviennent tout de même à bien s’habiller, en se ravitaillant dans la friperie ou par des échanges entre « sapeurs ».
Les règles d’or de « la sape » : des valeurs
La compétition dans « la sape » ne se limite pas uniquement aux vêtements, elle s’étend aussi à la parole. L’argumentaire sur le choix des vêtements doit être convaincant.
Selon le concepteur de la « sapelogie », Ben Mukasha Monama le Mbouela, celle-ci est en passe de devenir une science, un art, une culture et même une religion. C’est pourquoi il y existe des lois ou règles d’or auxquelles tout vrai « sapeur » doit se soumettre.
La 1ère loi par exemple, est de « se saper sur la terre comme le ciel. » Le 1oe commandement demande à se respecter entre « sapeurs ». Le 9e rappel d’aimer sa femme et de ne pas faire de concubinage.
Ainsi, les règles de « la sape » ne se limitent pas uniquement à des vêtements luxueux mais surtout à un comportement exemplaire.