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L’inclusion est un enjeu majeur dans notre société, où chaque individu devrait avoir la possibilité de participer pleinement à la vie sociale, économique et politique. Pour mieux comprendre la situation actuelle en France, un baromètre intitulé « Des Français et de l’inclusion » a été créé. Cet outil de mesure permet d’évaluer le niveau d’inclusion des différents groupes de population et de suivre l’évolution de cette inclusion au fil du temps. Dans cet article, nous explorerons les résultats de ce baromètre et analyserons les principaux enseignements qui en découlent.
La création d’un baromètre dédié à l’inclusion en France répond à plusieurs objectifs importants. Tout d’abord, il permet de mesurer objectivement le niveau d’inclusion des différents groupes de population dans la société, en se basant sur des données quantitatives. Cela offre une vision claire et précise de la situation actuelle, en identifiant les domaines où des améliorations sont nécessaires.
De plus, le baromètre offre une voix aux personnes directement concernées par les enjeux de l’inclusion. En incluant des enquêtes et des questionnaires auprès des personnes en situation de handicap, des personnes issues de l’immigration, des personnes LGBTQ+ et d’autres groupes.
Enfin, le baromètre « Des Français et de l’inclusion » joue un rôle essentiel dans la sensibilisation et la mobilisation autour de la question de l’inclusion. Il constitue un outil indispensable pour évaluer, surveiller et promouvoir l’inclusion en France.
Qui est à l’initiative du projet ?
Le baromètre « Des Français et de l’inclusion » est initié par le Groupe APICIL en collaboration avec OpinionWay, un institut de sondage renommé. Le Groupe APICIL, acteur majeur de la protection sociale en France, s’engage activement dans la promotion de l’inclusion et de l’égalité des chances. En partenariat avec OpinionWay, ils ont développé une méthodologie rigoureuse pour mener ce baromètre. L’échantillon de l’étude est constitué de 1O32 Français, représentatif de la population française en termes de critères tels que le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, la catégorie d’agglomération et la région de résidence. Les interviews ont été réalisées les 15 et 16 février 2O23.
Les résultats du baromètre « Des Français et de l’inclusion »:
Selon les données recueillies, 56% des Français estiment que la société française est inclusive, avec une nette prédominance de cette opinion chez les jeunes (62%). Les principales formes de discrimination relevées par les Français sont liées au handicap (86%), à l’apparence physique (86%), à l’origine ou à la race supposée (85%), à l’âge (82%), ainsi qu’à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre (81%).
Le baromètre souligne également que tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer en matière d’inclusion, notamment les citoyens (91%), l’école (89%), la famille (88%), les entreprises (87%) et les associations (87%). Cependant, les citoyens (5O%), les pouvoirs publics (5O%) et les entreprises (5O%) sont perçus comme devant agir davantage en matière d’inclusion.
En ce qui concerne le monde du travail, bien que les deux tiers des salariés (65%) considèrent leur entreprise comme inclusive, des inégalités persistent. En effet, un quart des salariés ont déjà été victimes de discrimination (25%) ou en ont été témoins (28%). Parmi les jeunes salariés de moins de 35 ans, plus d’un sur trois (34%) a été victime de discrimination au sein de son organisation.
Il est également révélateur que l’orientation sexuelle (49%) et la religion (41%) demeurent des sujets tabous en entreprise, sur lesquels les Français hésitent à s’exprimer. De plus, 59% des travailleurs estiment qu’il est difficile d’obtenir une promotion à leur retour de congé maternité, paternité ou parental.
Face à la situation inflationniste actuelle, les salariés déplorent le manque d’aide de la part de leur entreprise. Seule une minorité constate la mise en place de mesures visant à atténuer l’impact de l’inflation sur le quotidien des collaborateurs les moins bien rémunérés (36%) ou en situation de précarité (33%).
Des discriminations persistent malgré une société française en quête d’inclusion.
La question de l’inclusion suscite l’intérêt d’un Français sur deux (52%), avec une sensibilité plus marquée chez les jeunes de moins de 35 ans (62%), les individus ayant un diplôme supérieur à Bac+2 (58%) et les femmes (56%). Signe de leur préoccupation, les trois quarts (75%) sont en mesure d’identifier au moins une dimension ou une population concernée par l’inclusion. Les Français associent principalement ce terme au handicap (44%) et aux personnes LGBTQ+ (39%), tandis que l’apparence physique (31%) et l’origine (3O%) gagnent également en importance dans leur esprit.
Selon les Français, de nombreuses formes de discrimination persistent dans la société. En effet, près de la totalité d’entre eux (96%) identifie au moins un domaine sujet à des discriminations. Plus préoccupant encore, 84% estiment qu’il existe des discriminations dans au moins la moitié des domaines testés. Les discriminations les plus souvent mentionnées sont liées au handicap (86%), à l’apparence physique (86%), à l’origine ou à la race supposée (85%), à l’âge (82%), ainsi qu’à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre (81%).
Conscients et informés, une majorité de citoyens (58%) affirment lutter quotidiennement contre les discriminations, avec une implication plus forte chez les femmes (63%) et les jeunes (68% des moins de 35 ans).
Les entreprises jouent un rôle moteur, aux côtés des citoyens et des pouvoirs publics, dans la promotion de l’inclusion.
Selon les Français, tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer pour favoriser l’inclusion, mais ils attendent désormais un engagement plus marqué de leur part. Les citoyens (91%), l’école (89%), la famille (88%), les entreprises et les associations (87%), les syndicats (75%) et les acteurs religieux (75%) sont tous perçus comme ayant un rôle crucial. Il est à noter que les jeunes âgés de 18 à 24 ans attendent particulièrement des entreprises (96%) et des associations (95%) qu’elles jouent un rôle important en matière d’inclusion.
Bien que chaque acteur ait un rôle à jouer selon les Français, la perception de leur action effective varie. Les associations (74%), l’école (62%) et la famille (61%) sont globalement bien évaluées pour leur action. En revanche, les Français estiment que, tout comme les citoyens (5O%) et les pouvoirs publics (5O%), les entreprises (5O%) devraient agir davantage en matière d’inclusion. Ces attentes envers les organisations sont renforcées par la conviction qu’elles peuvent contribuer aux progrès sociétaux (86%). De plus, plus des trois quarts des Français (76%) estiment que les positions des entreprises concernant l’inclusion devraient être rendues publiques, car elles ont le pouvoir d’inciter les pouvoirs publics à suivre cette même dynamique (77%).
La vie personnelle, un sujet délicat en entreprise malgré des avancées.
Selon deux salariés sur trois (65%), leur entreprise est considérée comme inclusive, et plus de la moitié d’entre eux (59%) constatent la mise en place d’une politique d’inclusion visant à lutter contre les discriminations. Cette politique revêt une importance particulière, car près de la moitié des salariés (45%) affirment que l’action de l’entreprise en matière d’inclusion est un critère important lorsqu’ils postulent à un emploi.
Dans cette période de concurrence pour attirer les talents, les entreprises ont tout à gagner en promouvant l’inclusion, d’autant plus que près de trois Français sur quatre (73%) considèrent qu’elle est une richesse, favorise l’innovation (62%) et améliore la performance (6O%).
Cependant, tout comme la société, les entreprises ne sont pas à l’abri des discriminations. Bien que 67% des salariés affirment pouvoir être eux-mêmes au sein de leur entreprise, un quart d’entre eux ont déjà été victimes de discrimination (25%) et 28% en ont été témoins, tout en redoutant d’en être victimes à l’avenir (28%). Les jeunes de moins de 35 ans sont particulièrement touchés, avec 36% d’entre eux ayant été témoins de discrimination et 38% craignant d’en être victimes à l’avenir. De plus, plus de la moitié des travailleurs (62%) estiment que leur entreprise ne reflète pas la diversité de la société française.
Par ailleurs, il existe un certain tabou dans les entreprises en ce qui concerne l’expression de la vie personnelle. C’est notamment le cas pour l’orientation sexuelle et la religion, dont respectivement 49% et 41% des Français n’osent pas parler. De plus, il n’est pas facile pour de nombreux salariés d’aborder avec leurs supérieurs hiérarchiques des sujets liés à leur santé mentale (58%) et physique (49%), ainsi que leurs problèmes financiers (56%).
Des initiatives essentielles en faveur des personnes les plus vulnérables.
Selon les Français, les actions visant à favoriser l’inclusion en entreprise doivent avant tout se concentrer sur l’embauche et le maintien de l’emploi (65%). Cela se traduit concrètement par des mesures telles que l’anonymisation des CV (26%) et la création de services dédiés à l’accompagnement des travailleurs en situation de handicap (21%).
Le deuxième axe d’amélioration pour rendre les entreprises plus inclusives, selon les Français, est la sensibilisation (54%). Celle-ci devrait concerner en priorité l’ensemble des salariés (3O%), suivis des services des ressources humaines (22%) et des cadres dirigeants (15%).
Enfin, les travailleurs soulignent que le soutien des entreprises envers les employés aidants n’est pas optimal : seuls 45% affirment que leur entreprise les accompagne pour concilier leurs responsabilités multiples. Dans le même temps, seulement la moitié des salariés (5O%) ont confiance en la capacité de leur entreprise à leur apporter l’aide nécessaire en cas de maladie grave.
Source photo de couverture : Image by Freepik
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