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Faut-il aimer son corps à tout prix ? Ou peut-on simplement vivre dedans, sans pression ? Ces dernières années, le body positive a marqué une vraie rupture. Aujourd’hui, un nouveau courant prend de l’ampleur : la body neutrality. Moins spectaculaire, mais plus apaisée. Entre ces deux mouvements, faut-il choisir ? Pas forcément. Sur beauteRonde.fr, on décrypte les différences… et ce que ça peut changer pour nous.

Le body positive, c’est quoi exactement ?

Né dans les années 60, le body positive a explosé sur Instagram dans les années 2010. Des femmes de toutes tailles s’y affichent fièrement. Vergetures, plis, cellulite, tout devient visible et normalisé.

Le message est fort : chaque corps mérite d’être aimé, peu importe son apparence, son poids ou son âge. C’est un souffle de liberté dans une société qui glorifie la minceur depuis des décennies.

Mais ce mouvement, aussi libérateur soit-il, a fini par soulever des critiques. Certaines personnes se sentent mises sous pression. Il ne suffit plus de cacher ses complexes, il faudrait s’aimer à tout prix. Et parfois, ce diktat de la positivité devient… un fardeau de plus.

body positive contre body neutrality

Pourquoi le body positive est-il parfois critiqué ?

Parce que vouloir toujours s’aimer peut devenir épuisant. Tout le monde ne se sent pas capable de se regarder dans le miroir avec amour chaque matin. Et ce n’est pas grave. Mais dans le body positive, on a parfois l’impression que le doute ou la neutralité n’ont pas leur place.

Autre souci : la récupération commerciale. Des marques s’approprient le message, mais en version édulcorée. Une femme ronde dans une pub ? Oui, mais avec une taille marquée, une peau douce, une lumière flatteuse. On parle d’acceptation, mais les modèles restent souvent formatés.

Résultat : le body positive finit parfois par reproduire les mêmes normes, juste légèrement élargies.

Qu’est-ce que la body neutrality change ?

Face à ces limites, un nouveau mouvement émerge : la body neutrality. Moins médiatique, plus silencieuse, elle propose une approche radicalement différente. Le but ? Ne plus faire du corps un centre d’attention.

Pas besoin de s’aimer. Pas besoin de se détester. Juste vivre avec.

L’idée est simple mais puissante :

  • Ton corps n’est pas ton ennemi.
  • Mais il n’a pas besoin d’être ton meilleur ami non plus.
  • Il peut juste être là, fonctionnel et neutre.
body positive body neutrality

Comment adopter une approche plus neutre de son corps ?

La body neutrality t’invite à te détacher de l’obsession esthétique. Ton corps devient un outil, pas un objet à décorer.

Concrètement :

  • Tu n’as pas besoin de te trouver belle chaque jour.
  • Tu peux te concentrer sur ce que ton corps te permet de faire : marcher, rire, aimer, créer, respirer.
  • Tu peux laisser ton reflet tranquille.

Cette approche soulage beaucoup de personnes, surtout celles qui ont souffert de troubles de l’image ou d’injonctions contradictoires. Enfin une façon de faire la paix avec son corps sans avoir à l’encenser.

Mais peut-on vraiment ignorer son apparence ?

C’est là que la nuance entre philosophie et réalité sociale entre en jeu.

La body neutrality est précieuse. Elle peut apaiser les esprits et nous reconnecter à l’essentiel. Mais elle demande aussi un certain privilège. Car dans le monde réel, l’apparence a encore un impact sur l’emploi, les relations, le regard des autres.

Quand on est ronde, racisée, ou qu’on sort des normes dominantes, ignorer son corps n’est pas si simple. Le rejet, la grossophobie ou les jugements sont encore bien présents.

La body neutrality est donc une réponse pertinente, mais elle ne résout pas les discriminations.

body positive + body neutrality

Faut-il choisir entre body positive et neutrality ?

Bonne nouvelle : non. Les deux peuvent coexister. Il y a des jours où on a envie de revendiquer fièrement nos rondeurs. D’autres, où on veut juste ne pas y penser.

La vie n’est pas linéaire. Notre rapport à notre corps non plus. Ce n’est pas grave de ne pas avoir un positionnement militant au quotidien. L’important, c’est d’avoir le choix.

Body positive et neutrality ne sont pas opposés. Ce sont deux outils, deux façons de traverser des moments, deux façons de résister aux diktats… à sa manière.

Pourquoi ce débat est essentiel pour les femmes rondes ?

Parce que nos corps sont plus souvent scrutés, jugés, commentés. On nous dit comment nous habiller, comment bouger, comment manger, comment perdre du poids.

Alors que parfois, on aimerait juste vivre tranquillement.

Le body positive nous a donné de la visibilité. Il nous a permis de dire fièrement : « Oui, je suis ronde, et alors ? ». La body neutrality, elle, nous permet de dire : « Mon corps n’est pas une conversation. »

Les deux sont valides. Et les deux sont utiles, selon ce que tu vis.

Conclusion : quelle liberté voulons-nous ?

Ce qui compte, ce n’est pas d’adopter le bon hashtag. Ce qui compte, c’est de retrouver du pouvoir sur notre image. De ne plus faire de notre corps un combat permanent. D’arrêter de se conformer. Et parfois, simplement d’exister.

Que tu sois body positive un jour, neutre le lendemain, ou un peu des deux tout le temps, tu es légitime. Tu n’as rien à prouver.

Laisse ton corps tranquille quand tu en as besoin. Et célèbre-le quand tu en as envie. C’est peut-être ça, la vraie liberté.

Source des images : IA CANVA

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