La notion de genre est devenue de plus en plus présente et importante dans notre société. Mais parmi les différentes expressions et identités de genre, le cisgenre est souvent peu connue et mal comprise. Pourtant, elle joue un rôle crucial dans une approche inclusive du corps, notamment pour les personnes rondes. Dans cet article, nous allons expliquer simplement le terme cisgenre et pourquoi il est important de le prendre en compte dans notre compréhension et notre acceptation du corps.
Qu’est-ce que le cisgenre ?
Commençons par la définition de base : le cisgenre se réfère à une personne dont l’identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance, selon les normes sociales et culturelles. Concrètement, cela signifie qu’une personne qui est née avec un corps masculin identifie également comme homme, et qu’une personne née avec un corps féminin s’identifie comme femme.
Cependant, il est important de se rappeler que le cisgenre n’est pas la seule manière d’exprimer son identité de genre et qu’elle n’est pas supérieure ou plus « normale » que les autres identités de genre. Elle fait simplement partie de la diversité de l’expression de genre humaine.
Quelles sont les autres identités de genre en dehors du cisgenre ?
La société contemporaine reconnaît aujourd’hui une diversité d’identités de genre bien au-delà du traditionnel binaire homme/femme. Si être cisgenre signifie que l’on s’identifie au genre qui nous a été assigné à la naissance, d’autres identités de genre existent, et elles méritent d’être comprises et respectées.
Les principales identités de genre reconnues :
Voici quelques catégories couramment évoquées :
- Agender : personne qui ne se reconnaît dans aucun genre.
- Genderfluid : personne dont le genre varie avec le temps ou selon le contexte.
- Genderqueer : personne qui rejette les étiquettes binaires et peut se sentir entre les genres ou en dehors.
- Intersexe : personne née avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant pas strictement aux définitions médicales du masculin ou du féminin.
- Genre non conforme : personne qui ne suit pas les normes traditionnelles liées à son genre assigné.
- Transgenre : personne dont l’identité de genre diffère du sexe assigné à la naissance (par exemple, un homme transgenre est né avec un corps féminin mais s’identifie comme homme).
Toutes ces identités ne sont pas des « catégories fixes » : elles peuvent être vécues de manière très personnelle, fluide ou changeante. Ce qui les relie, c’est souvent le rejet des normes figées et la volonté d’exister en accord avec soi-même, au-delà des attentes sociales.
Pourquoi est-ce important dans une approche inclusive du corps ?
La façon dont nous percevons et traitons notre corps est étroitement liée à notre identité de genre. Pour les personnes cisgenres, leur corps et leur genre sont en harmonie. Mais pour les personnes transgenres, non-binaires ou d’autres identités de genre, il peut y avoir un décalage entre leur identité de genre et leur corps, ce qui peut entraîner des difficultés d’acceptation de soi.
Pour les personnes rondes, cela peut être particulièrement difficile, car notre société associe souvent la féminité à la minceur et la masculinité à la force et à la musculature. Cela peut entraîner des stéréotypes et des préjugés envers les personnes rondes, qui peuvent se sentir obligées de se conformer à ces normes de genre pour être acceptées.
En prenant en compte le cisgenre, nous reconnaissons qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’être une femme ou un homme et que tous les genres peuvent avoir toutes les formes et toutes les tailles. Cela permet une approche plus inclusive et respectueuse du corps, qui reconnaît que chaque individu est unique et a le droit d’exprimer son genre et son corps comme il le souhaite.
Comment intégrer le cisgenre dans notre approche du corps ?
Tout d’abord, il est important de se rappeler que chaque personne a le droit de choisir comment elle souhaite s’exprimer et se présenter, qu’il s’agisse de son genre ou de son apparence physique. Personne ne devrait être jugé ou discriminé en fonction de son poids ou de son apparence.
Ensuite, il est également essentiel de remettre en question les normes de genre et de beauté imposées par la société. En reconnaissant et en célébrant la diversité des identités de genre et des corps, nous pouvons aider à construire une société plus inclusive et tolérante.
Enfin, il est important de se tourner vers des modèles positifs et inspirants. De nombreuses personnes rondes et obèses qui ont une identité de genre diverse et/ou transgenres ont bravé les stéréotypes et les préjugés pour s’aimer et s’accepter telles qu’elles sont. En suivant ces modèles, nous pouvons apprendre à aimer et à respecter notre propre corps, quel que soit notre identité de genre.
Cisgenre et privilège : une réalité souvent invisible.
Être cisgenre peut s’accompagner de certains privilèges, souvent méconnus. En effet, les personnes cisgenres ne remettent généralement pas en question la perception que les autres ont de leur genre. Elles ne sont pas confrontées aux violences ou aux regards insistants lorsqu’elles s’habillent d’une certaine manière. Ce confort social peut créer un angle mort : on oublie que d’autres, notamment les personnes transgenres ou non-binaires, doivent lutter pour faire accepter leur genre, tout en faisant face à des discriminations liées à leur corps. Reconnaître ce privilège ne vise pas à culpabiliser, mais à mieux comprendre les inégalités et à agir en allié·e.
Corps ronds et genre : une double stigmatisation.
Les personnes rondes subissent déjà une pression constante sur leur apparence. Quand leur genre est également remis en question — qu’elles soient non-binaires, trans, ou simplement non conformes aux attentes genrées — cette pression est décuplée. Une femme ronde peut être perçue comme « moins féminine » selon les critères dominants. Un homme rond peut être moqué pour ne pas incarner l’idéal viril. Et une personne transgenre ronde peut subir un rejet total de son corps, à cause de normes croisées sur le poids et le genre. Mettre en lumière cette double stigmatisation permet de développer des discours plus bienveillants et représentatifs.
Et les médias dans tout ça ?
La représentation dans les médias influence notre manière de voir notre corps. Or, les corps ronds y sont encore trop souvent associés à la moquerie, et les personnes trans ou non-binaires sont invisibilisées ou caricaturées. Quand on croise une personne ronde, cisgenre et valorisée, cela reste exceptionnel. Et les personnes rondes transgenres sont quasi inexistantes dans les représentations populaires. Pourtant, la diversité des identités et des corps est une réalité. Elle mérite d’être montrée avec respect, nuance et fierté.
Les personnalités cisgenres engagées pour l’inclusivité.
Même si la cisidentité n’est pas un mouvement militant, de nombreuses personnalités cisgenres utilisent leur visibilité pour soutenir une approche inclusive du genre et du corps. Leur engagement permet de faire évoluer les mentalités et de rendre visibles les luttes des personnes transgenres, non-binaires, et de toutes les personnes dont l’identité de genre ne correspond pas aux normes dominantes.
Ces alliés qui font la différence !
Parmi elles, Jameela Jamil, actrice et activiste britannique, se distingue par ses prises de parole puissantes sur les réseaux sociaux. Elle milite pour la diversité corporelle avec son mouvement I Weigh, et défend activement les droits des personnes transgenres, en dénonçant les discriminations systémiques dont elles sont victimes.
En France, Marie Bongars, créatrice de contenus, parle avec authenticité de son expérience de femme ronde cisgenre. Elle déconstruit les injonctions autour du genre et du corps, en rappelant que la féminité ne se mesure ni au poids, ni à la conformité à une norme.
On peut aussi citer Ashley Graham, mannequin grande taille, qui célèbre toutes les formes de corps. Bien que son militantisme ne soit pas explicitement lié aux questions de genre, elle incarne une image positive de la féminité ronde et inclut régulièrement des personnes trans et non-binaires dans ses projets.
Ces figures montrent qu’être cisgenre n’empêche pas de s’engager, bien au contraire. En utilisant leur voix pour relayer d’autres vécus, elles contribuent à créer un monde plus respectueux des diversités de genre et de morphologie.
Existe-t-il des symboles du mouvement cisgenre ?
Contrairement aux mouvements LGBTQIA+ ou aux luttes féministes, la cisidentité n’a pas de symbole militant propre, car ce n’est pas un mouvement revendicatif. Être cisgenre signifie que son identité de genre correspond au sexe assigné à la naissance, ce qui reste la norme majoritaire dans la société. De ce fait, il n’y a pas eu historiquement besoin de créer des signes de reconnaissance ou de lutte.
Le symbole du genre binaire : un héritage dominant
Le symbole que l’on associe souvent aux personnes cisgenres est celui du genre binaire : ♀ pour les femmes et ♂ pour les hommes. Ces symboles, issus de l’astrologie et de l’alchimie, ont été largement repris dans les sciences sociales et les représentations culturelles. Ils reflètent une vision traditionnelle et souvent rigide du genre, où seules deux identités sont reconnues : homme ou femme.
Ce système binaire est aujourd’hui remis en question par de nombreuses personnes et mouvements qui revendiquent plus de fluidité et de reconnaissance pour les identités trans, non-binaires ou intersexes. Ainsi, le symbole « cisgenre » reste implicite, confondu avec la norme, tandis que les identités de genre marginalisées se dotent de drapeaux, de couleurs et de représentations pour exister dans l’espace public.
Mais reconnaître cette absence de symbole est déjà un début de réflexion : elle met en lumière le privilège d’être reconnu sans avoir à lutter pour être visible. Et c’est aussi ce que peut faire une personne cisgenre : prendre conscience de ce privilège, écouter les vécus différents, et s’engager pour une société plus inclusive.
En conclusion, le cisgenre est une notion essentielle pour une approche inclusive du corps. En reconnaissant et en célébrant la diversité des identités de genre et des corps, nous pouvons contribuer à créer une société plus tolérante et respectueuse envers toutes les personnes, quelles que soient leur apparence et leur identité de genre. Il est temps de briser les stéréotypes et d’embrasser la diversité de la beauté du corps humain sous toutes ses formes.
Source des images : CHAT GPT
