Après avoir publié un livre pour combattre la grossophobie, Gabrielle Deydier co-réalise un documentaire » On achève bien les gros » dans lequel elle se dévoile. Jeune femme obèse depuis l’adolescence, elle raconte les difficultés quotidiennes que lui impose une société qui ne veut pas la voir. Dans ce formidable documentaire, Gabrielle Deydier combat les clichés et l’invisibilisation d’une population qui représente aujourd’hui plus de 1o % des Français. À voir absolument !
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La question des gestes quotidiens pour les personnes en surpoids
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L’un des piliers de la réflexion qu’articule le documentaire de Gabrielle Deydier, c’est la question de l’invisibilisation des personnes obèses et en surpoids. Ces personnes représentent actuellement plus de 1 % de la population française. Pourtant, rien n’est fait pour leur permettre de s’intégrer normalement à la société. Tout dans leur quotidien est rendu plus compliqué et leur surpoids se transforme en véritable handicap.
Résultat, la population rencontre peu de personnes obèses, car celles-ci ne sont pas en mesure de se rendre dans certains lieux publics. Même un rendez-vous chez le coiffeur peut devenir une épreuve à surmonter. Heureusement, Internet et les services de beauté en ligne comme Planity commencent à faciliter la vie de beaucoup d’obèses. Néanmoins, la route est encore longue, car presque aucun lieu n’est adapté pour recevoir un public en surpoids.
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Tordre le cou aux clichés de la responsabilité
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Dans son documentaire, Gabrielle Deydier parvient également avec brio à tordre le cou aux clichés qui entourent la question de la responsabilité et de l’origine de l’obésité. Aujourd’hui encore, beaucoup de gens pensent que le surpoids est une simple question de volonté. Les femmes rondes sont perçues comme paresseuses, trop gourmandes et responsables de leur poids. Pourtant, de plus en plus d’études sur la question prouvent que l’on ne choisit vraiment pas sa morphologie.
Dans nos sociétés, l’obésité a explosé depuis que les industries agroalimentaires ont découvert que le sucre pouvait remplacer le gras dans de nombreuses préparations. Résultat, manger sainement des produits frais devient la seule solution pour échapper à ces sucres, principaux responsables de l’obésité. Or, ceux qui ont le temps de manger aussi sainement sont extrêmement rares et souvent parmi les classes sociales les plus élevées.
Ensuite, même si nous connaissons encore mal les cause de l’obésité, il semblerait que le rapport à la nourriture s’apprenne très tôt dans l’enfance. Certains événements traumatiques, même anodins pour les adultes peuvent alors mener à l’obésité. Enfin, il y a aussi des hommes et des femmes avec des métabolismes plus propices au surpoids. Tous ces éléments additionnés prouvent bien que l’obésité n’est pas un choix, mais un ensemble de conditions réunies chez certaines personnes.
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Vivre heureux avec son poids
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Pour finir, le film de Gabrielle Deydier est également une invitation à s’accepter telle que l’on est. Elle ne fait pas l’éloge de l’obésité et de surpoids. Elle ne souhaite à personne de vivre ce qu’elle vit et elle reconnaît qu’elle préférerait être plus mince. Cependant, elle sait aussi que certaines choses échappent à son contrôle et que l’obsession qu’elle a eue pour son poids à une époque lui faisait plus de mal que de bien.
Résultat, elle invite toutes les femmes et tous les hommes qui ne sont pas à l’aise avec leur silhouette et leur corps à apprendre à s’aimer tels qu’ils sont. Elle-même, contrairement à ce que certains pourraient croire, pratique une activité physique intense et régulière qui l’aide à se sentir bien dans son corps, même s’il ne correspond pas aux canons de beauté actuelle. C’est cette adéquation entre ce que l’on est et ce qui nous fait du bien qu’il faut s’encourager à trouver.
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