Il n’est pas si loin le temps où l’on désignait les enfants dyslexiques, comme des enfants attardés, fainéants et idiots. Cette pathologie a été découverte à la toute fin du 19e siècle par un ophtalmologue allemand du nom d’Oswald Berkhan, en 1881. Ma dyslexie a été repérée à l’âge de trois ans. Je vous en dis plus !
Comment définir la dyslexie ?
La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture et par voie de conséquence, elle constitue un frein puissant à l’apprentissage scolaire. Elle interfère négativement dans plusieurs domaines :
- la compréhension de la lecture,
- l’orthographe,
- l’écriture,
- le vocabulaire…
En gros, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’orthographe. C’est un orthophoniste et des professeurs formés qui m’ont aidé à surmonter cela. J’ai aussi un retard au niveau du vocabulaire. Ma solution ? Ecrire. En effet, pour éviter les répétations, je cherche toujours des synonymes. Un bon moyen d’apprendre de nouveaux mots ! ^^
Être dyslexique à notre époque moderne
La neuropsychologie a prouvé depuis plusieurs années, que si la dyslexie touche 1O % des enfants, et ce, quel que soit leur sexe, elle ne connaît pas non plus de frontières. De plus, si l’on naît dyslexique, on sait que l’on mourra dyslexique. Il n’existe pas de traitement. J’ai toujours du mal à voir la dyslexie comme une maladie…
Pour autant, on a découvert également de nombreux signes encourageants. D’abord, on le sait aujourd’hui, la dyslexie est de nature héréditaire. La plupart du temps, un des deux parents de l’enfant dyslexique est lui-même dyslexique. Cette découverte a un retentissement fort sur l’éventuelle culpabilité de l’enfant dyslexique. Il n’en est pas la cause et de plus, cela n’a rien à voir avec son intelligence.
Oui, car il faut qu’on en parle de cela… De l’intelligence…
Il existe une idée bien ancrée. Celle qu’une personne dyslexique serait « bête ». C’est faux ! En effet, on a mis en évidence que beaucoup d’enfants surdoués (au QI supérieur à la normale) sont dyslexiques. Ainsi, on le sait, beaucoup de dyslexiques disposent de capacités et de talents divers dans d’autres domaines. Ceci leur permet d’envisager une vie exaltante pour atteindre des objectifs rares et exceptionnels. De plus, la dyslexie n’empêche pas de faire de grandes études et d’acquérir un poste à responsabilité. J’ai un BAC+5 et je suis experte en SEO. Et je ne suis pas la seule !
Le gros souci que j’ai eu, a été lors de ma scolarité… C’est le manque de professeurs formés.
Il y a une chose qui me stressait énormément lors de la rentrée… C’était d’aller voir chaque professeur pour les prévenir de ma dyslexie. Un moment très désagréable, car beaucoup voyaient cela comme une demande de faveur « oui, elle veut que je ne compte pas les fautes d’orthographe !« . Il existe une multitude de dyslexies et je trouve dommage que les professeurs ne soient pas informés. Cela manque cruellement de communication.
De la même manière, j’avais, ce qu’on appelle, un « quart-temps », soit 15 minutes supplémentaires pour chaque examen (brevet, bac, étude supérieure). Ces minutes supplémentaires étaient accordées après un très, très très long dossier d’étude avec avis médical, commission, etc. Un temps en plus qui devait me servir à corriger mes fautes d’orthographe. Il est arrivé plusieurs fois que je doive expliquer aux professeurs pourquoi j’avais ce temps supplémentaire… Et parfois devant les autres élèves. Rien de pire pour se sentir coupable ! =(
Des dyslexiques célèbres, ils en existent un paquet.
Parmi les dyslexiques célèbres, on peut citer quelques-uns des plus grands savants et découvreurs de l’histoire de l’humanité tels qu’Albert Einstein, Thomas Edison, Alexander Graham Bell, Michaël Faraday, Isaac Newton, Charles Darwin, Galilée ou Louis Pasteur.
Excusez du peu, mais appartenir à ce club n’a rien de désobligeant, tout au contraire. ^^ Bien entendu, on en retrouve aussi dans le domaine des arts, du cinéma et du spectacle : Léonard de Vinci, Mozart, Sylvester Stallone, Danny Glover, Robin Williams, Harrison Ford, Jack Nicholson…
Ma dyslexie, ma réponse sur les préjugés…
Je suis consciente de mes lacunes en orthographes et, grâce à la rencontre de professionnels et d’une orthophoniste géniale, j’ai vite appris à mettre en place des méthodes de contournement.
Pendant longtemps, j’ai vu ma dyslexie comme un gros problème, un handicap. « Je serais jamais comme les autres ! » Surtout pendant la période du collège. Cependant, aujourd’hui, je vois ma dyslexie comme une chance. Si je n’avais pas été dyslexique, je ne m’aurais pas formé, toute seule, au lycée à Photoshop ou InDesign, par exemple. Je n’aurais pas développé une culture des logiques mathématiques. La mise en place, puis la systématisation de ces mécanismes ont engendré chez moi, une manière de penser plus rapide et plus créative. Des compétences, aujourd’hui, qui me sont particulièrement utiles pour mon boulot. Enfin, sans ma dyslexie, je n’aurais pas créé ce site.
Alors bien sûr, il m’arrive de ne pas trouver les mots quand je vous parle ou de confondre certaines syllabes. Et vous avez probablement vu des fautes d’orthographe dans cet article. Mais ce n’est pas si grave ! ^^
Photographie de couverture : mon premier cours de référencement