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L’écriture inclusive est une pratique de plus en plus utilisée dans le monde de la communication et de la rédaction. Elle vise à intégrer une dimension de genre dans le langage en utilisant des formulations qui évitent la prédominance masculine et favorisent l’inclusion de tous les genres. Cependant, cette pratique est également contestée par certains qui y voient une menace pour la langue et une complication inutile pour la communication. Dans cet article, nous allons examiner les bons et mauvais côtés de l’écriture inclusive.
C’est quoi l’écriture inclusive ?
L’écriture inclusive est une pratique qui consiste à utiliser des formulations qui prennent en compte les différentes identités de genre dans le langage. Elle est née dans les années 197O avec le mouvement féministe et a connu un regain d’intérêt dans les années 2OOO. L’objectif est de rompre avec une certaine domination masculine dans le langage et d’inclure les personnes de tous les genres dans la communication.
Les formulations inclusives incluent l’utilisation de termes génériques tels que « les personnes », « les individus », « les citoyens et citoyennes », etc. Elles évitent également l’utilisation de termes génériques masculins tels que « les hommes » pour désigner les personnes en général. Par exemple, plutôt que de dire « les travailleurs », on peut utiliser le terme « les travailleurs et travailleuses ».
L’écriture inclusive a été popularisée en France avec la publication d’un guide d’écriture inclusive par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes en 2O15.
Les avantages d’utiliser l’écriture inclusive.
L’écriture inclusive présente plusieurs avantages. Tout d’abord, elle permet une communication plus inclusive et plus juste envers tous les genres. En utilisant des formulations qui prennent en compte les différentes identités de genre, elle reconnaît l’existence de ces identités et leur importance dans la société. Cela peut contribuer à une plus grande égalité entre les genres.
De plus, l’utilisation de l’écriture inclusive peut avoir un impact sur la perception des rôles de genre dans la société. En évitant la prédominance masculine dans le langage, elle peut contribuer à briser les stéréotypes de genre et à promouvoir une vision plus égalitaire de la société. Cela peut aider à lutter contre les discriminations liées au genre.
Enfin, l’écriture inclusive peut être un outil de sensibilisation et d’éducation. En utilisant des formulations inclusives dans les textes, elle peut aider à faire prendre conscience des enjeux liés au genre et à promouvoir une culture de l’égalité.
Les inconvénients de l’écriture inclusive.
Malgré ces avantages, l’écriture inclusive présente également certains inconvénients. Tout d’abord, elle peut être perçue comme une menace pour la langue et sa cohérence. En effet, l’utilisation de formulations complexes et l’ajout de termes spécifiques peuvent rendre la lecture plus difficile et compliquer la communication.
De plus, cela peut être vue comme une pratique exclusive plutôt qu’inclusive. Certaines personnes peuvent se sentir exclues ou mal à l’aise en utilisant des termes qui ne correspondent pas à leur identité de genre ou qui peuvent sembler artificiels. Cela peut nuire à la communication et à la compréhension mutuelle.
Enfin, l’utilisation de l’écriture inclusive peut également poser des problèmes de traduction dans les langues qui ne disposent pas de genres neutres ou qui ne prennent pas en compte les identités de genre de manière explicite. Cela peut rendre la traduction plus difficile et entraîner une perte de sens dans le texte.
La complexité de la grammaire et de l’orthographe
L’utilisation de l’écriture inclusive peut entraîner des défis en termes de grammaire et d’orthographe. En effet, l’ajout de marqueurs de genre ou l’utilisation de formes neutres peut rendre la syntaxe plus complexe et rendre difficile la concordance entre les différents éléments d’une phrase. Cela peut être particulièrement vrai pour les langues qui ont une forte distinction de genre grammatical, comme le français.
Par exemple, en français, l’utilisation de l’écriture inclusive peut impliquer l’utilisation de points médians ou d’autres marques de genre pour inclure les personnes de genre non-binaire. Cela peut rendre la phrase plus complexe et difficile à lire, surtout si elle est utilisée de manière excessive ou inappropriée.
Voici quelques exemples de phrases qui illustrent la complexité de l’écriture inclusive en français :
- Les participant·e·s sont invité·e·s à remplir le formulaire avant le 3 juin.
- Les citoyen·ne·s doivent se tenir informé·e·s des dernières actualités.
- La directrice de l’école a encouragé les enseignant·e·s à utiliser des supports pédagogiques non genrés.
De plus, l’écriture inclusive peut également poser des problèmes en termes d’orthographe. Les nouveaux mots et les constructions grammaticales peuvent ne pas être reconnus par les correcteurs automatiques ou les dictionnaires, ce qui peut rendre difficile la correction des erreurs d’orthographe.
La dimension politique de l’écriture inclusive
La dimension politique de l’écriture inclusive est un aspect important à prendre en compte lorsqu’on aborde cette pratique. En effet, cela est souvent associée à un mouvement politique qui vise à lutter contre les inégalités de genre et les stéréotypes associés. Cette pratique est souvent perçue comme une façon de reconnaître et de valoriser la diversité des identités de genre et de promouvoir l’inclusion.
Cependant, cette dimension politique de l’écriture inclusive est également source de critiques et de controverses. Certains critiques affirment que cette pratique est une forme de militantisme qui vise à imposer une vision du monde particulière et qui peut nuire à la qualité du langage et à la communication.
Il est vrai que l’écriture inclusive peut parfois sembler artificielle et complexe, et que son utilisation peut être considérée comme une forme de militantisme. Cependant, il est également important de reconnaître que l’écriture inclusive est un moyen de sensibiliser les gens aux enjeux de l’égalité de genre et de la diversité linguistique, et qu’elle peut contribuer à changer les mentalités et les pratiques.
L’impact sur la littérature et la culture
L’impact de l’écriture inclusive sur la littérature et la culture est un sujet qui suscite également des débats et des réflexions. Certains auteurs et éditeurs ont adopté l’écriture inclusive dans leurs œuvres, ce qui peut avoir un impact sur la façon dont ces œuvres sont perçues et reçues par le public.
D’un côté, l’utilisation de l’écriture inclusive dans la littérature peut contribuer à promouvoir la diversité et l’inclusion, en reconnaissant et en valorisant les identités de genre non-binaires. Cela peut également avoir un impact positif sur les lecteurs qui se sentent représentés et inclus dans les œuvres littéraires.
D’un autre côté, certains critiques affirment que l’utilisation de l’écriture inclusive peut nuire à la qualité littéraire ou artistique des œuvres. Ils soutiennent que l’utilisation de néologismes et de constructions grammaticales complexes peut rendre les œuvres plus difficiles à lire et à comprendre, et que cela peut nuire à la fluidité et à la beauté de la langue.
Il existe cependant des exemples où l’écriture inclusive a été utilisée avec succès dans la littérature et la culture. Par exemple, l’auteure française Camille Laurens a utilisé l’écriture inclusive dans son roman « Fille » pour évoquer les expériences des femmes et des personnes non-binaires dans la société contemporaine. De même, le spectacle de théâtre « Histoire universelle de Marseille » a utilisé l’écriture inclusive pour refléter la diversité linguistique et culturelle de la ville de Marseille.
Les alternatives à l’écriture inclusive
Bien que l’écriture inclusive soit de plus en plus utilisée pour promouvoir l’égalité entre les genres, il existe également d’autres alternatives pour parvenir à ces mêmes objectifs.
Une alternative couramment utilisée est l’utilisation du neutre grammatical. Dans certaines langues, comme l’anglais ou l’allemand, il existe des pronoms neutres qui peuvent être utilisés pour désigner les personnes de manière inclusive. Par exemple, en anglais, le pronom « they » peut être utilisé de manière neutre pour désigner une personne de genre inconnu ou non binaire.
En français, l’utilisation du pronom neutre « iel » ou « ielles » est également proposée par certains défenseurs de l’inclusion de genre. Cependant, l’utilisation de ces pronoms n’est pas encore très répandue et peut être considérée comme non standard.
Une autre alternative consiste à utiliser des termes génériques qui incluent toutes les personnes, indépendamment de leur genre. Par exemple, l’utilisation de termes tels que « personnes » ou « individus » peut être une alternative à l’utilisation de termes tels que « hommes » ou « femmes » pour inclure toutes les personnes dans une même catégorie.
Il est important de souligner que toutes ces alternatives ont leurs avantages et leurs limites, et que leur utilisation dépendra du contexte et de la culture linguistique de chaque langue. Il est donc important de continuer à explorer de nouvelles formes d’expression et de communication pour promouvoir l’inclusion et l’égalité de genre dans toutes les langues.
Source photo de couverture : Image by wayhomestudio on Freepik
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