Bonjour à toi qui lis cet article, je m’appelle Eléonore. Je suis grosse et quand j’étais petite, on me disait que je ressemblais à une baleine. Je vous en parle, à cœur ouvert aujourd’hui…
C’est un fait, je suis grosse. J’ai toujours été ronde. J’ai toujours été un enfant gros. Toute ma vie, on m’a fait comprendre que si j’étais grosse, c’était clairement de ma faute. Que je manquais de volonté et que j’ai cas faire des régimes ou du sport. Sauf que si c’était aussi simple et vue ma force de caractère, je serais mince à l’heure qu’il l’est. Et il n’y aurait pas 8 millions d’obèses en France. Souvent, on oublie qu’il y a beaucoup de raisons qui expliquent une prise de poids comme la précarité, la maladie, la prise de médicament, le stress ou encore les produits industriels saturés en lipides, etc.
Grosse : une discrimination au quotidien.
Pourquoi je vous en parle aujourd’hui ? Et pourquoi ce sujet est importent pour moi ? Aujourd’hui, être gros n’est pas facile. On appelle cela la grossophobie et c’est, « peut-être » encore la seule discrimination encore acceptée dans notre société actuelle. Elle prend plusieurs formes.
« Tu ressembles à une baleine. Tu bouges comme un dindon.«
Quand j’étais un collège, c’est là que les remarques ont commencé. On m’a dit que j’avais un joli visage donc que c’était dommage, que je dansais comme un dindon, que je ressemblais à shrek… J’ai détesté cette période.
Le harcèlement scolaire de la part de mes camarades.
Cela a commencé au collège jusqu’en deuxième année de BTS pour vous dire. Je ne disais rien à mes parents. Je me demandais « pourquoi moi ? ». Le problème, c’est que je gardais tous pour moi, sauf en voyage scolaire en BTS où il sait passer quelque chose de grave et où mes parents sont intervenu. Cela faisait des mois que je me faisais harceler.
Tous les élèves étaient majeurs. Je me souviens aussi qu’un des professeurs avait essayé de minimiser les choses. Mais j’avais décidé de me battre cette fois-ci et de ne pas me laisser faire. J’ai dit STOP !
Je ne suis pas la seule à avoir vécu le harcèlement scolaire, surtout lors de l’adolescence. Selon une étude que j’ai trouvée sur Internet, 63 % des enfants obèses risquent d’être harcelés pendant leur scolarité. C’est beaucoup ! =(
Puis, il a un moment où je n’ai eu marre qu’on ne me juge que sur mon physique. J’en n’avais marre du souffrir pour être mince. Donc j’ai décidé de faire un travail et d’apprendre à comprendre mon corps. J’ai aussi décidé de comprendre mon corps : pourquoi je suis grosse ? Pourquoi je ne serai jamais maigre ? Et pourquoi les régimes ne fonctionne pas ? J’ai décidé de rencontrer de « vrais » spécialistes pour avoir des réponses à mes questionnements. Et voilà ce que j’ai appris…
Ce n’est pas forcément ma faute si je prends du poids.
Toutes les personnes ne prennent pas du poids après avoir mangé la même chose. Certains vont perdent facilement du poids, d’autre non. Cela dépend énormément de la génétique. Et oui, c’est injuste !
Du coup, cela m’a beaucoup frustré auparavant. Par exemple : ma sœur mangeait le même repas que moi, mais elle ne prenait pas un gramme. Elle a toujours été mince. À noté, que ma sœur (que j’aime de tous mon cœur) est adoptée donc on n’a pas les mêmes gènes. ¨¨^^ Alors que moi, je grossissais.
«Tu es grosse. Pourquoi tu ne fais pas de régimes. C’est une question de volonté ! Tu es juste faignantes.»
J’ai fait des régimes. Plein de régimes… À part l’effet yo-yo et de reprendre encore plus de poids après, cela n’a pas fonctionné.
Le problème que j’ai avec les régimes. C’est que je ne pensais qu’à ça : à la nourriture que je ne dois pas manger et à compter en permanence les calories. La nourriture devient une sorte d’obstination. Psychologique, c’est difficile.
Le deuxième souci, c’est qu’on part du principe qu’une femme qui n’est pas mince et qui sort de « la norme » n’est pas belle. Et du coup, je me trouvais moche et indésirable. Je me sentais « obligée » de faire ce régime, comme une punition. Ce n’est pas un manque de volonté.
Autre chose, une personne obèse n’est pas faignante. Essayé de porter 2 kilos en plus sur vous. Essayé de faire les courses, de marcher, voire même de monter des escaliers avec ces kilos supplémentaires. Là, vous comprendriez qu’une personne grosse est tout sauf paresseuses.
Faites preuve de bienveillance avec vous-même ! Écoutez votre corps et ne vous maltraitez pas. Si vous vous faites harceler à l’école, ne faites pas la même erreur que moi, n’attendez pas des années avant d’en parler à des proches.