0
0
Le gouvernement britannique a récemment annoncé une nouvelle politique qui m’inquiète profondément. L’idée est de pousser les personnes obèses à perdre du poids pour retrouver du travail. Cette approche est non seulement discriminatoire, mais aussi fondamentalement grossophobe. Lier la perte de poids à l’employabilité, c’est suggérer que les personnes en surpoids sont paresseuses ou incapables de travailler. C’est faux, et c’est insultant.
Une vision réductrice de l’obésité
Cette politique part du principe que l’obésité est un frein à l’emploi. Selon les dirigeants britanniques, des traitements comme le Mounjaro, un médicament contre l’obésité développé par Eli Lilly, permettraient de réduire le chômage. En effet, le Premier ministre Keir Starmer a affirmé que ces médicaments pourraient aider les gens à « retourner au travail ». Ce type de discours est extrêmement réducteur. Il présente l’obésité comme une cause majeure de chômage, alors que les causes de l’obésité et du chômage sont bien plus complexes.
Ce que je trouve choquant, c’est l’image véhiculée par cette politique. Le gouvernement semble dire que les personnes obèses sont incapables de travailler parce qu’elles sont en surpoids. Cela alimente le stéréotype selon lequel les personnes obèses sont paresseuses, incapables de bouger et qu’elles doivent maigrir pour être « productives ». C’est non seulement une vision erronée, mais aussi profondément grossophobe.
L’apparence physique ne devrait pas être un critère pour travailler
Depuis quand l’apparence physique est-elle devenue un critère pour obtenir un emploi ? Dans quelle société vivons-nous si l’on exige des gens qu’ils changent leur corps pour pouvoir travailler ? C’est une vision déshumanisante et discriminatoire. L’apparence physique ne devrait jamais être un facteur déterminant pour accéder à un emploi. Les compétences, l’expérience et la motivation devraient être les seuls critères qui comptent.
Lier le chômage à l’obésité, c’est aussi négliger les discriminations que subissent les personnes en surpoids sur le marché du travail. Ces discriminations sont bien réelles et doivent être combattues. Au lieu de pointer du doigt les personnes obèses, les gouvernements devraient sensibiliser les employeurs aux biais inconscients et aux préjugés contre les personnes en surpoids. Les politiques publiques devraient viser à encourager l’inclusion et la diversité, et non à stigmatiser un groupe de personnes en fonction de leur apparence.
La grossophobie dans le discours politique
Je trouve révoltant de lire ce genre de discours dans la presse. Comment peut-on en 2O24 encore tenir des propos aussi discriminatoires ? En quoi la taille d’une personne détermine-t-elle sa capacité à travailler ? Ce type de politique ne fait qu’alimenter la grossophobie déjà bien présente dans notre société. En lisant ces articles, j’ai l’impression que le gouvernement britannique adopte une approche simpliste et insultante. C’est comme s’il disait : « Si vous êtes gros, c’est de votre faute, et c’est à vous de changer pour être accepté dans la société. »
Ce genre de message est profondément blessant pour toutes les personnes en surpoids ou obèses qui se battent déjà contre les stéréotypes et les préjugés. La grossophobie est bien ancrée dans nos sociétés, et ce type de politique ne fait que la renforcer. En stigmatisant les personnes obèses, on renforce l’idée qu’elles ne sont pas à leur place dans le monde du travail. C’est injuste et inacceptable.
Le rôle des employeurs
Au lieu de pointer du doigt les personnes obèses, les gouvernements devraient concentrer leurs efforts sur les employeurs. Ce sont eux qui devraient être sensibilisés aux discriminations que subissent les personnes en surpoids. Les politiques devraient encourager des environnements de travail inclusifs, où chacun est jugé sur ses compétences et non sur son apparence.
Le think tank Institute for Public Policy Research (IPPR) a d’ailleurs souligné que cette approche du gouvernement britannique est inefficace. Selon Chris Thomas, son directeur, renvoyer les personnes obèses dans le monde du travail sans changer l’environnement est inutile. En effet, les employeurs doivent garantir un accès à une nourriture saine et des conditions de travail qui permettent à chacun de mener une vie équilibrée. Malheureusement, dans de nombreux environnements de travail, la pression et les horaires décalés poussent les travailleurs à se tourner vers des repas rapides et peu sains.
Le poids des préjugés
Cette politique gouvernementale montre aussi à quel point les préjugés sur l’obésité sont encore ancrés dans nos sociétés. L’obésité est souvent vue comme un choix ou une faute personnelle, alors qu’elle est bien plus complexe que cela. Elle résulte souvent de nombreux facteurs, comme la génétique, l’environnement ou encore des troubles alimentaires. Réduire l’obésité à une question de volonté ou de paresse est non seulement faux, mais aussi dangereux.
Je pense qu’il est temps de changer notre regard sur l’obésité. Les personnes en surpoids ou obèses ont le droit d’exister dans la société sans avoir à justifier leur apparence. Elles ne devraient pas être contraintes de perdre du poids pour être acceptées. Ce discours doit évoluer, et les gouvernements ont un rôle à jouer dans cette prise de conscience.
Le gouvernement doit repenser sa politique
Plutôt que de pousser les personnes à changer pour correspondre à des normes physiques irréalistes, les gouvernements devraient repenser leur approche. L’inclusion et l’acceptation doivent être au cœur des politiques publiques. Cela passe par l’éducation, la sensibilisation et des initiatives pour lutter contre les discriminations.
Je trouve cette politique non seulement inefficace, mais aussi moralement condamnable. Elle montre à quel point la grossophobie est présente dans les institutions, jusque dans les discours des politiciens. Il est temps de mettre fin à cette stigmatisation. L’obésité ne devrait pas être un frein à l’emploi, et encore moins un motif de discrimination.
Source photo de couverture : IA de Firefly
Cet article t'a plu ? Voici d'autres sujets à découvrir !
Obésité : pourquoi ce n’est pas du laisser-aller ?
Amberlynn Reid : victime d’un harcèlement…
Coquecigrue : 5 Stéréotypes Ridicules sur les…
Grossophobie : L’obésité, un frein à…
Quelles sont les causes de l’obésité ? Une…
Médicaments contre l’obésité : un eldorado…
Comment se protéger des commentaires désobligeants…
Faut-il Faire Payer Plus Cher les Billets…
Le baromètre « Des Français et de l’inclusion…
Le surpoids est-il devenu un marché lucratif aux…
Quand une Femme Super-Obèse Ne Trouve Pas de Médecin…
L’obésité métaboliquement saine (OMH), on en parle ?
