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« Les clientes rondes ne sont pas notre priorité. »
« Nous ne voulons pas dégrader notre image en les habillant. »
Ce genre de phrases, longtemps prononcées à huis clos (ou pas du tout cachées), a fini par ressortir au grand jour. Et dans un monde plus conscient, plus inclusif, où les réseaux sociaux peuvent faire et défaire une réputation en quelques heures, le karma finit toujours par frapper. Voici quelques exemples de grossophobie dans l’univers de la mode ou de la beauté… et des entreprises qui ont dû assumer les conséquences.

H&M : une taille de plus, un bad buzz en plus.

Pendant longtemps, H&M a été dans le viseur des consommatrices rondes. En cause ?
Des collections grande taille quasiment invisibles en magasin, reléguées à l’achat en ligne, sans aucune mise en avant. Ajoute à cela des tailles qui taillent très petit (un 48 qui en valait à peine un 44), et le cocktail explosif était prêt.

En 2018, une jeune Britannique poste une photo virale d’elle en cabine, expliquant qu’elle ne rentre pas dans un jean taille 16 (soit un 44). Les commentaires fusent, le hashtag #HMwontfitme naît, et la marque subit un véritable bad buzz international.

H&M a été obligé de réagir : depuis, certaines collections sont plus inclusives… mais le mal était fait. La marque traîne toujours une réputation de non-inclusivité, malgré ses efforts récents.

Abercrombie & Fitch karma

Abercrombie & Fitch : la chute d’un empire élitiste.

S’il y a bien un exemple de karma XXL, c’est celui-là.
En 2006, Mike Jeffries, PDG d’Abercrombie & Fitch à l’époque, déclare froidement :

« Nous embauchons des gens beaux. Nous voulons que les gens cools achètent nos vêtements. Les gros, les moches, ce n’est pas notre public. »

Cette citation a fait le tour du monde. La marque a été critiquée pour ne proposer aucune taille au-dessus du 40 pour les femmes et pour son marketing ultra-sélectif.

Résultat ? Une chute spectaculaire des ventes, des milliers de messages de boycott, et un retrait progressif du PDG en 2014. Aujourd’hui, Abercrombie essaie de redorer son image avec des campagnes plus inclusives, mais pour beaucoup, le mal est irrémédiable.

Revolve : une campagne body positive qui tourne mal.

En 2022, la marque californienne Revolve, connue pour ses looks très minces et très Instagrammables, lance une campagne censée célébrer le body positive.
Problème ? Aucune mannequin ronde n’est présente sur les visuels. Pas une.
Et dans la collection soi-disant inclusive, la taille maximum proposée est un 44.

La campagne est vivement critiquée, notamment sur TikTok, où les créatrices rondes dénoncent le « bodypositive washing ». Le message passe mal : Revolve voulait surfer sur la tendance sans en adopter les valeurs. Résultat : image ternie, confiance perdue chez une partie du public.

Victoria’s Secret karma

Victoria’s Secret : des anges qui tombent du ciel.

Pendant des années, Victoria’s Secret a imposé un standard unique : femmes très minces, très grandes, très blanches. Pas de diversité, ni de tailles ni d’origines.
Et lorsque la marque a été interrogée sur l’absence de mannequins grande taille dans ses défilés, le directeur marketing de l’époque, Ed Razek, a répondu :

« Le défilé est une fantaisie. Il ne concerne pas les femmes grosses. »

Un tollé général a suivi. Les ventes ont chuté, les réseaux ont explosé, et même des anciens Anges ont dénoncé les propos de la marque.

Le karma, ici, a été commercial : fermeture de boutiques, perte de parts de marché, et un changement d’équipe dirigeante. Aujourd’hui, Victoria’s Secret tente un virage à 180° en intégrant des ambassadrices comme Paloma Elsesser ou des femmes trans. Mais le grand public, lui, n’a pas oublié.

ZARA : L’art de ne pas proposer de grandes tailles.

Zara, l’un des géants de la fast fashion, a longtemps ignoré les grandes tailles. Jusqu’à très récemment, la plupart des modèles s’arrêtaient au 42, voire au 40 dans certains cas.
En 2016, une campagne intitulée “Love your curves” a suscité une énorme polémique… car elle mettait en scène deux femmes minces, voire très minces.
Résultat : moqueries, articles viraux, bad buzz à l’international.

Brandy Melville karma

Brandy Melville : Une seule taille pour toutes ? Pas vraiment.

Cette marque ciblée « ados cools » ne propose qu’une seule taille : taille unique. Spoiler : elle correspond à un XS/S, ce qui exclut totalement une énorme partie de la population.
Des ex-employées ont même dénoncé la politique de recrutement : seules les filles « minces et jolies » auraient été embauchées.

Un scandale de plus dans une entreprise qui cultive l’image d’élitisme minceur. Résultat ? Un boycott massif sur TikTok, et une réputation bien écornée.

PrettyLittleThing : Inclusivité en façade ?

PLT a été applaudie pour avoir montré des mannequins grande taille dans certaines campagnes.
Mais en 2021, une influenceuse grande taille a révélé qu’on lui avait demandé de raccourcir ses vidéos pour ne pas « déranger » l’algorithme avec son corps jugé « non conforme ».
PLT a nié… mais l’affaire a tourné sur TikTok et Twitter.

Cette anecdote a renforcé l’idée que certaines marques se servent du body positive uniquement comme outil marketing.

Jean Paul Gaultier karma

Jean Paul Gaultier : Oui, même lui…

Dans les années 2000, JPG a été un des premiers créateurs à faire défiler des mannequins non conventionnels. Mais en 2010, dans une interview, il qualifie les mannequins grande taille de « coup médiatique », pas une vraie tendance ».

Même si aujourd’hui la maison tente de redorer son image via de nouvelles collaborations, cette phrase reste dans les esprits de nombreuses fans.

Le rôle des réseaux : le tribunal du karma 2.0.

Avant, les marques pouvaient balayer la grossophobie d’un revers de manche. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus des caisses de résonance, et les consommatrices ne se laissent plus faire.

Des hashtags comme #FatFashion, #DropTheLabel, ou #SizeInclusive permettent de dénoncer rapidement les campagnes problématiques. Le public commente, boycotte, partage. Et le karma numérique agit plus vite qu’un communiqué de presse.

karma des grosses

Pourquoi ça change… lentement ?

Beaucoup de marques ont compris (trop tard ?) que l’exclusion des corps ronds était une erreur. Certaines revoient leur offre, leurs tailles, leur marketing. Mais souvent, cela reste superficiel, comme un pansement sur une plaie profonde.

Les consommatrices rondes veulent plus que des excuses : elles veulent des vêtements qui leur vont, des mannequins qui leur ressemblent, et des marques qui les respectent.

Et maintenant ? Le pouvoir est dans nos mains.

Le karma, ce n’est pas qu’un concept abstrait. C’est aussi le fruit des actions collectives. En tant que consommatrices, influenceuses, créatrices de contenu, nous avons le pouvoir d’exiger mieux.

Soutenir les marques vraiment inclusives. Dénoncer celles qui pratiquent la grossophobie. Créer du contenu qui valorise toutes les morphologies. Et surtout, refuser de se faire toute petite pour rentrer dans une norme trop étroite.

Conclusion : la mode change, mais le karma veille.

Le monde de la mode a longtemps été complice d’une culture grossophobe. Mais les temps changent. Les marques qui ont mal agi l’ont souvent payé, parfois cher. Et celles qui continuent à ignorer la diversité corporelle risquent bien de vivre, elles aussi, leur retour de flamme.

Parce qu’en 2025, on ne veut plus se cacher, on ne veut plus s’excuser d’exister. On veut porter ce qu’on aime, à notre taille, avec fierté.
Et si une marque refuse de nous suivre ? Le karma, lui, saura leur faire passer le message.

Source des images : CHAT GPT

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