Qui dit îles dit soleil, rythme, chants et danses aux charmes mystérieux et envoûtants. J’ai découvert le groupe de danseuses de K’dance Dézil lors de l’élection de Miss Curvy Pays de la Loire 2o19. Virginie Chellet, créatrice de la troupe, nous parle et nous invite à la découverte de la culture des danses traditionnelles de l’Océan Indien, à travers leurs spectacles faits de musique, de chants et de danses issues du folklore de la Réunion.
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Des danses qui invitent au voyage
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Deux danses sont traditionnellement dansées dans cette partie de l’Océan Indien. Le Maloya, dont le seul nom donne envie d’onduler et le Séga.
Le Maloya était chanté et dansé par les esclaves de Madagascar et des pays Africains qui font face à l’île. Le Maloya exprime la souffrance, le mal-être mais aussi l’invocation des esprits. Ces chants et ces danses servaient aussi à moquer les colons sans qu’ils puissent le percevoir. Ces derniers interdisaient d’ailleurs souvent ces rites.
Les musiciens qui accompagnent ces danseuses se servent d’instruments traditionnels. La musique en est répétitive et lancinante et cette danse se réalise en couple, tout comme le Séga.
Ce dernier est plus rapide et rythmé et fait la part belle aux percussions. Par contre, les pas de ces deux danses sont différents.
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Photographie de Bernard Moreau
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Ces danses, classées au patrimoine immatériel de l’UNESCO, font aujourd’hui encore partie de toutes les fêtes traditionnelles Réunionnaises ou Malgaches. « L’association KILTIR PÉI OCÉAN INDIEN a été créée en 2o13 pour faire découvrir et promouvoir la culture des îles de l’Océan Indien (souvent confondu avec les Antilles). Pour ce faire, nous mettons en place des événements tels que La Fête de La Musique Océan Indien, Pik Nik Péi (pique-nique traditionnel réunionnais), des soirées dansantes avec gastronomie et spectacles.
Pour mener à bien nos projets, nous avons notre troupe de danseuses K’DANCE DÉZIL qui intervient pour des spectacles traditionnels au sein de notre association, mais aussi chez d’autres associations avec qui nous collaborons, ou bien des professionnels ou particuliers pour des spectacles privés ».
En effet, j’ai découvert l’association lors de l’élection de Miss Curvy Pays de la Loire. J’ai été épatée par cette danse, la musique rythmée, l’assurance des danseuses et la beauté des costumes. « Nous étions heureuses de recevoir l’invitation pour participer à l’animation de l’élection de Miss Curvy Pays de La Loire, pouvoir apporter de la chaleur, des couleurs et du rythme à cette soirée ! Et sans oublier le soutien aux participantes ! Je trouve que cette élection est un bon moyen pour mettre en avant les valeurs et les jolies courbes des femmes. »
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Photographie de Bernard Moreau
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Des danseuses à la beauté solaire
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Les danseuses de la troupe sont magnifiques. Des peaux couleur miel, des regards aux reflets dorés et des formes sculpturales sont l’apanage de ces femmes aux formes élégantes et aux visages resplendissants de beauté.
Les danses sont appropriées à toutes les femmes quelles que soient leurs morphologies et leur permettent de vivre la musique et le chant mais aussi de se déhancher. « Toutes femmes peuvent danser le Maloya ou le Sega, petite, grande, mince, ronde. Il faut juste avoir le goût de la danse et savoir s’amuser. La danse est un très bon moyen pour s’accepter. Le public regarde le spectacle et ne sera pas là pour juger en personne.
Lors de l’apprentissage, on découvre notre corps, et on accepte notre image dans le miroir. Au fur et à mesure des séances, nous prenons confiance en soi. Et cela est valable pour toute personne et ça fonctionne. Même pour les plus grandes timides… Et si je vous dis que ma grande timidité s’est envolée ! =) Les cours sont toujours dans la bonne humeur ! »
Toutes les danseuses, débutantes ou non, sont les bienvenues lors des stages et cours organisés par l’association. Le niveau de la danseuse importe peu. Danser est une merveilleuse façon de bouger son corps, de l’habiter, de le vivre et de l’aimer.
Les spectacles et cours sont de très grande qualité, la troupe est championne de France 2o19 de danses traditionnelles réunionnaises. « La compétition s’est déroulée le 3o mars à Paris, rassemblant plusieurs troupes de Métropole et de la Réunion. Il y avait trois épreuves, présenter une chorégraphie sur un Maloya, une seconde sur du Sega, et ensuite présenter une chorégraphie sur une musique imposée pour l’ensemble des groupes. Nous étions notés sur l’écriture de la chorégraphie et la synchronisation entre autres, et les costumes étaient eux aussi notés. C’est un grand honneur de remporter ce concours, c’est une belle récompense pour ses 6 ans de travail. » Félicitations ! =)
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Photographie de Bernard Moreau
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Des costumes respectueux de la tradition
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Les costumes des danses traditionnelles sont des costumes qui rappellent directement la condition des esclaves qui en étaient à l’origine.
Ils étaient vêtus de façon très modeste, les affranchis aussi. D’ailleurs une ordonnance du gouverneur de l’île avait en 1819 réglementé leurs tenues pour qu’elles restent dans la norme sociale de l’époque et ne fasse pas d’ombre aux colons ou à leurs épouses.
Robes et chemises en toile accompagnées d’un fichu sur les épaules ainsi qu’un turban ou un mouchoir de tête formait le costume traditionnel des femmes.
Les femmes portaient des chemises, parfois fendues devant et derrière et qu’elles portaient nouées, voire dénouées lors du travail dans les champs quand il faisait trop chaud.
Traditionnellement esclaves et affranchis, hommes comme femmes, marchaient les pieds nus même en costume.
La troupe, dans ses spectacles, fait revivre le côté envoûtant de ces traditions tout en en respectant le caractère historique. Et, leurs costumes, remplies de fleurs et de dentelles sont magnifiques ! « Ces derniers costumes ont un succès fou ! Ces tenues sont plus typiques Mauriciens par ses couleurs, ses froufrous, ses grands volants ».
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Photographie de couverture Bernard Moreau
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