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Et si l’amour officiel avait un impact sur la silhouette ? Une étude polonaise publiée le 13 mars vient bousculer certaines idées reçues. Selon les chercheurs, les hommes mariés auraient trois fois plus de risque d’être obèses que leurs homologues célibataires. Chez les femmes, aucune différence significative n’a été observée. De quoi ouvrir un nouveau regard sur les liens entre état civil, habitudes de vie et santé.

Une étude révélatrice

Menée par l’Institut national de cardiologie de Varsovie, cette étude s’appuie sur les données de 1 098 hommes et 1 307 femmes, d’un âge médian de 50 ans. Les chercheurs ont utilisé les résultats de l’enquête nationale sur la santé WOBASZ II, un vaste projet statistique en Pologne.

Leurs conclusions ? L’âge et la situation matrimoniale influencent bel et bien le poids corporel à l’âge adulte. Mais l’écart est net entre les sexes. Les hommes mariés ont 62 % de risques en plus d’être en surpoids, et surtout trois fois plus de risques d’être obèses par rapport aux célibataires. Pour les femmes, le risque de surpoids augmente également, mais plus faiblement (39 %), et sans corrélation directe avec l’obésité.

grossir avec le mariage

Pourquoi les hommes prennent-ils plus de poids après le mariage ?

Les chercheurs se sont intéressés aux facteurs sociaux et culturels. Plusieurs pistes peuvent expliquer cette tendance.

D’abord, la routine de la vie à deux. Fini les efforts pour séduire, les sorties actives ou les repas légers entre amis. Le confort du quotidien peut entraîner une sédentarité insidieuse, avec plus de repas riches, moins d’activités sportives et un relâchement des habitudes.

Ensuite, il y a la notion de repli sur le foyer. Pour de nombreux hommes, le mariage crée un cocon sécurisant… mais parfois isolant. Moins d’interactions sociales, moins de mouvements au quotidien, et un rapport au corps moins surveillé.

Autre facteur : la connaissance fonctionnelle de la santé. Certains n’ont pas les bons réflexes en matière de nutrition ou de prévention. Ce manque d’informations ou d’intérêt pour leur bien-être peut aggraver la situation.

Enfin, la santé mentale entre aussi en ligne de compte. L’étude évoque le rôle de la dépression et du soutien social, qui influencent également les comportements liés à l’alimentation ou à l’activité physique.

Et les femmes dans tout ça ?

Pourquoi cette tendance ne se retrouve-t-elle pas chez les femmes ? Les chercheurs avancent des hypothèses intéressantes.

Même mariées, les femmes restent davantage soumises à une pression esthétique. Dans l’imaginaire collectif, elles doivent rester minces, séduisantes, “présentables”. Cette pression sociale constante agit comme un garde-fou contre une prise de poids trop importante, même après le mariage.

Il est aussi probable que les femmes continuent à jouer un rôle actif dans la gestion alimentaire du foyer : courses, préparation des repas, choix des menus. Cette implication peut les aider à garder un certain contrôle sur leur propre alimentation.

Il ne faut pas non plus négliger les attentes genrées : si une femme prend du poids après le mariage, elle est souvent plus rapidement jugée ou critiquée que son conjoint. Ce regard social peut la pousser à surveiller sa silhouette, parfois au détriment de son bien-être psychologique.

grossir après la mariage

Le couple, une zone à risque pour le poids ?

Bien sûr, tous les couples ne vivent pas leur mariage de la même façon. Certains profitent de cette stabilité pour adopter ensemble un mode de vie plus sain : randonnée en duo, cuisine maison équilibrée, soutien mutuel pour arrêter de fumer ou faire du sport.

Mais cette étude rappelle que le mariage est aussi un environnement social, avec ses habitudes, ses normes implicites, ses rythmes. Il peut être un facteur aggravant de sédentarité et de laisser-aller si l’on n’y prend pas garde.

Ce qui ressort de ces recherches, c’est la nécessité d’élargir notre compréhension de l’obésité. Ce n’est pas seulement une question de volonté individuelle ou de métabolisme. Des éléments comme le contexte familial, l’environnement affectif ou le niveau d’éducation à la santé jouent un rôle clé.

Mieux prévenir, mieux accompagner

Les auteurs de l’étude plaident pour une meilleure diffusion des connaissances en matière de santé, à tous les âges de la vie. Il ne s’agit pas de culpabiliser les couples, mais plutôt de proposer un accompagnement adapté, notamment chez les hommes.

Faire prendre conscience que le mariage peut s’accompagner de nouveaux comportements de santé, positifs ou négatifs, permettrait d’anticiper certaines évolutions de poids. Les professionnels de santé pourraient ainsi mieux cibler les profils à risque et proposer des solutions concrètes : ateliers de cuisine, séances de sport en duo, campagnes de sensibilisation sur les bonnes pratiques alimentaires…

Et si aimer, c’était aussi se soutenir à deux ?

L’étude polonaise met en lumière une réalité silencieuse : le poids du quotidien conjugal. Mais elle invite aussi à repenser la manière dont on prend soin de soi en couple. Car le mariage peut être une force, une source de motivation, une alliance pour aller mieux ensemble. Alors, si on s’aime, on s’en fout un peu du poids, non ? ^^

Source des images : IA CANVA

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