La misogynie, un mot souvent associé à la haine des femmes, est définie comme une aversion profonde envers les femmes. Présente depuis des siècles, cette forme de discrimination et de violence envers les femmes est toujours présente dans notre société moderne. Mais qu’en est-il lorsque cette haine est dirigée vers des femmes en particulier, celles dont les corps ne correspondent pas aux normes établies par la société ? Dans cet article, nous allons nous intéresser à la misogynie envers les femmes rondes, et à la violence symbolique qui est souvent exercée sur leurs corps.
La misogynie définition :
Avant de plonger plus en profondeur dans cette problématique, commençons par définir précisément le terme de misogyne. Celui-ci vient du grec « misos » (haine) et « gyne » (femme). Il désigne donc une personne qui éprouve de la haine envers les femmes en tant que groupe. Cela peut se manifester de différentes manières, allant de propos et comportements sexistes à des discriminations et violences physiques et psychologiques.
Cependant, la misogynie ne s’arrête pas seulement à l’aversion envers les femmes en général. Elle peut également prendre des formes plus spécifiques, telles que la misogynie envers les femmes rondes ou obèses.

La violence symbolique envers les femmes hors normes :
La société actuelle véhicule un idéal de beauté mince et athlétique, laissant peu de place à la diversité des corps. Les médias et l’industrie de la mode et de la beauté promeuvent constamment des images de femmes minces, retouchées et peu représentatives de la réalité.
Cela crée une norme sociale qui exclut les femmes dont le corps ne correspond pas à cet idéal. Les femmes rondes ou obèses sont alors victimes de violence symbolique, c’est-à-dire une forme de discrimination et d’exclusion qui se manifeste à travers des symboles et des représentations sociales.
Cette exclusion est renforcée par des stéréotypes répandus dans la société, tels que l’idée selon laquelle les femmes rondes seraient paresseuses, négligées ou encore en mauvaise santé. Ces préjugés contribuent à une marginalisation et une stigmatisation des femmes en surpoids.
Le rôle des réseaux sociaux dans la perpétuation — ou la déconstruction — de la misogynie envers les femmes rondes.
Les réseaux sociaux jouent un double rôle : ils peuvent renforcer les injonctions à la minceur à travers des algorithmes qui valorisent certains corps, mais ils peuvent aussi être des espaces de libération. De nombreuses créatrices de contenu rondes utilisent ces plateformes pour revendiquer leur corps, partager leur quotidien et déconstruire les stéréotypes. Pourtant, elles sont aussi les cibles privilégiées de commentaires haineux, souvent à la croisée de la grossophobie et de la misogynie. La modération insuffisante de ces plateformes laisse souvent prospérer ces violences numériques.

Quand la grossophobie est genrée : la double peine des femmes.
Il est important de noter que la grossophobie touche aussi les hommes, mais qu’elle prend une tournure particulièrement violente lorsqu’elle s’adresse aux femmes. Pourquoi ? Parce que le corps féminin est déjà socialement contrôlé, sexualisé et scruté. Une femme ronde subit donc une double peine : celle d’être femme dans une société patriarcale, et celle d’être grosse dans une culture de la minceur. Ce croisement de discriminations accentue la violence symbolique qu’elle subit au quotidien.
Les conséquences de la misogynie envers les femmes rondes :
La misogynie envers les femmes rondes peut avoir de nombreuses conséquences sur leur vie quotidienne. Tout d’abord, elles peuvent être victimes de discrimination à différents niveaux, que ce soit en matière d’emploi, de soins médicaux ou encore dans leur vie sociale.
De plus, cette misogynie peut également avoir un impact sur la santé mentale des femmes rondes, les poussant parfois à développer des troubles alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie pour atteindre l’idéal de minceur imposé par la société.
Enfin, cela peut également affecter leur estime de soi et leur confiance en elles, les poussant à se cacher et à ne pas assumer pleinement leur corps. Cette violence symbolique envers leurs corps peut donc avoir des conséquences désastreuses sur leur bien-être et leur épanouissement personnel.

L’industrie médicale : un espace souvent hostile pour les femmes rondes.
La misogynie envers les femmes rondes se manifeste aussi dans des lieux censés être neutres et bienveillants, comme les cabinets médicaux. Il n’est pas rare que les douleurs ou les symptômes exprimés par une femme ronde soient immédiatement ramenés à son poids, sans réelle investigation. Cette négligence peut entraîner des retards de diagnostic graves et un sentiment d’humiliation qui pousse certaines femmes à éviter les soins. Ce phénomène est connu sous le nom de biais de poids en santé.
Comment lutter contre la misogynie envers les corps hors normes ?
Il est essentiel de lutter contre la misogynie envers les femmes rondes ou obèses et de promouvoir une diversité des corps dans notre société. Cela passe par une prise de conscience collective de cette problématique et une remise en question des normes de beauté et des stéréotypes véhiculés par les médias et la société.
Il est également important de valoriser et de célébrer la diversité des corps en montrant des images plus représentatives dans les médias et en mettant en avant des modèles de beauté variés.
Enfin, il est primordial d’éduquer les enfants dès le plus jeune âge à la tolérance et au respect de toutes les formes de corps, pour qu’ils grandissent dans un environnement inclusif et bienveillant.

Des figures publiques qui brisent le silence.
Certaines personnalités publiques, comme Lizzo, Danielle Brooks, Ashley Graham ou encore en France, Gabrielle Deydier, ont permis de mettre en lumière la violence que subissent les femmes hors normes. En prenant la parole dans les médias ou à travers leurs œuvres, elles dénoncent les discriminations et montrent qu’il est possible de s’aimer malgré la pression sociale. Ces voix sont essentielles, car elles offrent des modèles d’identification positifs à des milliers de femmes.
Et si le problème n’était pas le corps, mais le regard qu’on pose sur lui ?
Pour aller plus loin, on peut aussi interroger la notion de norme : qui décide de ce qu’est un corps « acceptable » ? La misogynie envers les femmes rondes ne vient pas d’un fait biologique, mais d’un conditionnement culturel. Repenser notre rapport au corps passe donc par un travail collectif pour déconstruire ces normes arbitraires et aliénantes. Cela demande du courage, mais aussi une écoute sincère des récits de celles qui vivent ces violences au quotidien.
En conclusion, la misogynie envers les femmes rondes est une réalité malheureuse qui persiste dans notre société moderne. Il est donc important de lutter contre cette forme de discrimination en valorisant la diversité des corps et en sensibilisant le public à cette problématique. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans la promotion d’une société plus inclusive et bienveillante envers toutes les femmes, quelles que soient leurs formes.
Source des images : CHAT GPT