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La nouvelle version du Nutri-Score vient d’être officiellement adoptée par le gouvernement français. Créée initialement en 2017, cette classification nutritionnelle fait peau neuve en 2025. Le but affiché : mieux informer les consommateurs pour lutter contre l’obésité et encourager une alimentation équilibrée. Pourtant, cette refonte ne fait pas l’unanimité, et certaines critiques s’élèvent déjà. Quelles sont les réelles nouveautés de ce Nutri-Score, et pourquoi divise-t-il autant ?

Pourquoi cette nouvelle version du Nutri-Score ?

Le Nutri-Score vise à orienter les consommateurs vers des produits alimentaires plus équilibrés. Il utilise une échelle simple, allant de A (vert foncé, très bon) à E (rouge, à limiter). Cette année, la nouvelle version s’annonce plus exigeante. Désormais, la teneur en sel et en sucres pèsera davantage dans la notation. De même, les produits ultra-transformés seront sanctionnés plus sévèrement.

Les entreprises ont deux ans pour modifier leurs emballages et se conformer à cette nouvelle norme. Cette évolution répond à une proposition du comité scientifique européen du Nutri-Score, formulée en 2023. L’objectif est clair : réduire la consommation de produits responsables du surpoids et de l’obésité, deux problèmes de santé publique majeurs.

Une réforme vivement critiquée au sein du gouvernement

Si l’intention semble bonne, cette réforme divise. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, s’est notamment opposée fermement à cette nouvelle version du Nutri-Score. Elle critique le fait que des produits traditionnels français, tels que les fromages et les charcuteries, obtiennent de mauvaises notes.

Selon Annie Genevard, cette notation dessert injustement les produits du terroir français. Fromages, charcuteries, ou spécialités régionales se retrouvent ainsi pénalisés malgré leur qualité. Pour la ministre, ces produits représentent un patrimoine culinaire précieux qu’il faut protéger. Elle considère que cette réforme stigmatise injustement des aliments qui font partie intégrante de la culture gastronomique française.

nouveau Nutri-Score

Une pression sur l’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire dispose désormais de deux ans pour s’adapter à ces nouvelles règles. Concrètement, cela signifie revoir l’emballage de milliers de produits. Ce changement implique des coûts importants pour les entreprises. C’est aussi un véritable défi marketing : il faudra désormais convaincre les consommateurs d’acheter des produits aux notes moins flatteuses.

Certains acteurs craignent que les nouvelles notations découragent totalement les consommateurs. En effet, face à une mauvaise note, certains risquent tout simplement d’abandonner certains produits. C’est une situation préoccupante pour de nombreux producteurs locaux, déjà fragilisés économiquement.

Un outil réellement efficace contre l’obésité ?

Le gouvernement affirme que cette réforme permettra de lutter efficacement contre l’obésité. Selon une étude de l’OCDE, généraliser le Nutri-Score en Europe permettrait d’éviter deux millions de cas de maladies non transmissibles liées au poids. Ce chiffre impressionnant témoigne des enjeux considérables de cette politique.

Toutefois, les critiques soulignent une faiblesse majeure : la vision réductrice qui associe systématiquement l’obésité à une mauvaise alimentation. Si l’alimentation joue un rôle dans le surpoids, elle n’est pas la seule responsable. L’obésité est un phénomène complexe, lié à de multiples facteurs souvent ignorés par ces simplifications.

Une vision simpliste de l’obésité ?

En tant que fondatrice de BeauteRonde.fr, je ne suis pas opposée à l’idée d’un Nutri-Score. Mieux informer les consommateurs peut être bénéfique. Mais cette réforme me laisse perplexe. Elle renforce l’idée que l’obésité proviendrait exclusivement d’une mauvaise alimentation. Or, cette vision est fausse.

L’obésité peut découler de multiples facteurs. Il y a des éléments génétiques, des effets secondaires de médicaments, des troubles hormonaux, des traumatismes psychologiques ou encore des contextes socio-économiques difficiles. Ignorer cette complexité en simplifiant la question du surpoids à l’alimentation me semble injuste, voire culpabilisant pour les personnes concernées.

J’ai le sentiment que cette réforme se trompe de cible. Au lieu de responsabiliser intelligemment les consommateurs, elle pourrait renforcer la culpabilité autour du poids. Je trouve cela dommageable, surtout dans un contexte où les préjugés sur les personnes en surpoids restent extrêmement présents.

Nutri-Score 2025

Une réforme qui oublie les vrais enjeux économiques ?

Un autre aspect me dérange : les priorités gouvernementales. Bien sûr, la santé publique est un enjeu crucial. Mais j’ai parfois l’impression que l’État choisit les combats les plus faciles. Il est plus simple de pointer du doigt les habitudes alimentaires que de s’attaquer aux vraies problématiques économiques du pays.

Protéger notre économie, soutenir l’emploi, améliorer le pouvoir d’achat : ces enjeux me paraissent tout aussi importants. Une réforme du Nutri-Score risque d’avoir un impact limité si elle n’est pas accompagnée d’une réelle politique sociale et économique inclusive.

Quelle solution pour une alimentation saine sans culpabilité ?

L’information claire est utile, mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse. Une société qui culpabilise constamment ses citoyens sur leur alimentation ne favorise pas une bonne relation avec la nourriture. Au contraire, elle crée des frustrations et renforce les comportements problématiques.

Pour vraiment lutter contre l’obésité, il faudrait une approche plus globale. Éducation nutritionnelle dès le plus jeune âge, aide à la prise en charge psychologique, accès facilité à des soins médicaux adaptés : voilà des pistes qui pourraient vraiment faire la différence.

En somme, si le nouveau Nutri-Score part d’une bonne intention, son approche reste trop limitée. Il est urgent d’élargir notre vision des causes de l’obésité. Il ne s’agit pas seulement de nourriture, mais aussi d’inégalités sociales, économiques et médicales. Sans cette prise de conscience, aucune réforme ne sera vraiment efficace.

Source des images : IA CANVA

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