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Le laboratoire Pfizer vient d’annoncer la fin du développement de sa pilule anti-obésité, le danuglipron. Mais pourquoi, Pfizer abandonne sa pilule anti-obésité ? Ce médicament oral faisait partie des traitements expérimentaux les plus attendus dans la lutte contre l’obésité. Mais des effets secondaires préoccupants ont conduit à un arrêt brutal de son développement. Alors, que s’est-il passé exactement ? Et qu’est-ce que cela dit de notre rapport à la minceur et aux solutions miracles ?

Pourquoi Pfizer abandonne sa pilule anti-obésité ?

Le danuglipron était présenté comme une solution simple : mincir en prenant une pilule. Ce traitement appartenait à la classe des agonistes du GLP-1, une hormone intestinale impliquée dans la régulation de l’appétit et du glucose. Il s’agissait d’une alternative orale aux célèbres injections comme Wegovy (Novo Nordisk) ou Zepbound (Eli Lilly), déjà présents sur le marché.

Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Lors des essais cliniques, de nombreux patients ont signalé des effets secondaires : nausées, vomissements, inconfort. Plus inquiétant encore : l’un d’eux a développé une lésion hépatique potentielle, qui s’est toutefois résorbée après l’arrêt du médicament. Pfizer a jugé cette réaction trop risquée et a décidé de stopper définitivement le développement du danuglipron, malgré des résultats pharmacocinétiques satisfaisants.

Pfizer abandonne son traitement anti-obésité

Une pilule miracle… qui tourne court.

L’ambition de Pfizer était claire : trouver une alternative simple aux injections hebdomadaires, et s’imposer sur un marché en pleine explosion. Les traitements contre l’obésité sont devenus une priorité stratégique pour les grands groupes pharmaceutiques. Et pour cause : selon les estimations, ce marché pourrait atteindre 150 milliards de dollars par an d’ici quelques années.

Mais même avec des moyens colossaux, développer une molécule efficace et sûre reste un défi. Pfizer avait déjà abandonné une version biquotidienne du danuglipron fin 2023, à cause du taux élevé d’effets secondaires. La version quotidienne semblait plus prometteuse, mais l’incident hépatique a été la goutte de trop.

Obésité : un enjeu mondial de santé publique.

Si autant de laboratoires misent sur des traitements anti-obésité, c’est parce que la situation est urgente. L’obésité est aujourd’hui considérée comme un problème de santé publique majeur. En Europe, elle freine l’augmentation de l’espérance de vie depuis plus d’une décennie. Et selon une étude parue dans The Lancet, d’ici 2050, six adultes sur dix pourraient être en surpoids ou obèses, tout comme un enfant sur trois.

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs : sédentarité croissante, alimentation ultra-transformée, stress chronique… Et dans ce contexte, les laboratoires espèrent répondre à un “besoin médical non satisfait”. Mais peut-on vraiment soigner l’obésité avec une pilule ?

Pfizer abandonne son médicament anti-obésité

Pfizer n’abandonne pas la lutte contre l’obésité.

Si Pfizer abandonne sa pilule danuglipron, cela ne signifie pas que le géant pharmaceutique quitte le champ de l’obésité. Bien au contraire. Le groupe a confirmé vouloir poursuivre le développement d’autres traitements expérimentaux, notamment un médicament ciblant une autre hormone, le GIPR. Il compte aussi miser sur ses plateformes mondiales pour renforcer son portefeuille dans les domaines cardio-métaboliques.

Chris Boshoff, directeur scientifique de Pfizer, l’a rappelé dans un communiqué : « Les maladies cardiovasculaires et métaboliques, y compris l’obésité, restent des domaines où les besoins médicaux sont importants. »

Le succès des concurrents : Novo Nordisk et Eli Lilly en tête.

Pendant ce temps, d’autres laboratoires continuent leur course. Novo Nordisk avec Wegovy, et Eli Lilly avec Zepbound, dominent actuellement le marché. Ce sont des traitements injectables hebdomadaires à base d’agonistes GLP-1, déjà approuvés par les autorités sanitaires. Leur efficacité a été largement documentée : perte de poids significative, meilleure gestion de la glycémie, effets bénéfiques sur le cœur.

Eli Lilly teste aussi actuellement une version orale de son traitement (orforglipron), dont les résultats de phase 3 sont attendus très prochainement. La demande pour ces médicaments est telle que certains pays enregistrent des pénuries temporaires.

Pfizer abandonne ses recherches sur l'obésité

Entre santé et pression sociale.

L’arrêt du développement du danuglipron soulève aussi une question importante : cherchons-nous à guérir une maladie… ou à répondre à une pression esthétique ?

Le discours autour de ces pilules amincissantes est souvent ambivalent. D’un côté, elles sont présentées comme des avancées scientifiques majeures pour lutter contre le diabète et les risques cardiovasculaires associés à l’obésité. De l’autre, elles sont parfois vendues comme des solutions rapides pour perdre du poids, sans réel changement de mode de vie.

Pour beaucoup de personnes concernées, notamment les femmes rondes, cela peut raviver des complexes. Surtout dans une société où la minceur est encore perçue comme la norme. L’espoir d’une “pilule miracle” renforce l’idée que le corps doit être modifié à tout prix.

Et si on regardait autrement la santé des personnes rondes ?

L’abandon du danuglipron est peut-être l’occasion de changer de regard. Lutter contre l’obésité ne devrait pas se résumer à la perte de poids. Il faut aussi prendre en compte le bien-être global, la santé mentale, les conditions de vie, la stigmatisation subie… et sortir du modèle unique.

Les femmes rondes méritent d’être respectées, écoutées, accompagnées. Pas culpabilisées. Et sûrement pas réduites à des chiffres sur la balance ou à des tests en laboratoire.

Pfizer abandonne sa pilule anti-obésité danuglipron, mais la course aux traitements continue. Face à l’explosion de l’obésité dans le monde, les laboratoires pharmaceutiques multiplient les recherches. Mais au-delà de ces enjeux médicaux et économiques, il est essentiel de replacer l’humain au centre. La santé ne se résume pas à un poids. Et personne ne devrait se sentir obligé·e de changer pour rentrer dans une norme imposée.

Source des images : CHAT GPT

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