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La représentation des mannequins grande taille a considérablement évolué au cours des dernières années. Des mannequins comme Ashley Graham ou Paloma Elsesser sont devenues des figures emblématiques de la mode, prônant la diversité des corps et des tailles. Mais cette évolution soulève une question importante : ces mannequins grande taille sont-ils vraiment représentatifs de toutes les femmes ? Bien que ces figures incarnent un pas en avant vers l’inclusivité, leur apparence reflète-t-elle réellement la diversité des femmes rondes dans la vie quotidienne ?
Une définition étroite du « grande taille »
Dans l’industrie de la mode, le terme « grande taille » est utilisé pour désigner tout ce qui dépasse la taille 42 ou 44. Cependant, les mannequins grande taille les plus populaires ne vont généralement pas au-delà de la taille 46 ou 48. Cela soulève un problème : les femmes rondes, qui portent des tailles bien plus grandes que celles représentées sur les podiums ou dans les magazines, ne se retrouvent pas forcément dans ces modèles.
En réalité, beaucoup de ces mannequins sont encore proches des standards de beauté traditionnels. Elles ont souvent des formes « harmonieuses », une taille marquée et des courbes qui correspondent aux canons esthétiques de l’industrie. Ainsi, même si elles sont techniquement considérées comme « grande taille », elles ne représentent qu’une fraction de la diversité des corps ronds.
Une représentation limitée
La plupart des mannequins grande taille que l’on voit dans les médias sont jeunes, blanches, et souvent avec un corps « proportionné ». Ce profil ne reflète pas la diversité ethnique, d’âge, et de morphologie que l’on trouve chez les femmes rondes dans la vraie vie. Pourtant, le but initial du mouvement bodypositive et de l’inclusivité dans la mode était de briser ces standards en offrant une représentation plus large des corps.
Les femmes rondes existent sous différentes formes et tailles, et certaines d’entre elles ne se rapprochent pas du tout des mannequins grande taille que l’on voit le plus souvent. Ces femmes peuvent avoir des ventres plus proéminents, des bras plus larges, ou des silhouettes moins conventionnelles, et elles méritent aussi d’être représentées.
Les mannequins grande taille, mais proches des normes
Un autre aspect à considérer est que même les mannequins dits grande taille respectent souvent des normes esthétiques. Elles ont des visages fins, des traits symétriques, aucun double menton, et correspondent toujours à une certaine idée de la beauté glamour. De plus, ces mannequins sont souvent présentés dans des vêtements qui « camouflent » certaines parties de leur corps, comme le ventre ou les bras, plutôt que de les mettre en valeur.
Ainsi, la diversité dans la mode grande taille reste en partie illusoire. Il s’agit d’une inclusion qui fonctionne tant qu’elle reste dans les limites des normes de beauté acceptées par l’industrie. Le vrai défi pour les marques et les magazines est de représenter des femmes dont les corps s’écartent encore plus des standards conventionnels.
Le rôle des réseaux sociaux pour une meilleure représentation
Heureusement, les réseaux sociaux sont devenus un espace où les femmes rondes, de toutes tailles et formes, peuvent se voir représentées. Des influenceuses et des créatrices de contenu montrent leurs corps tels qu’ils sont, sans chercher à se conformer aux normes de beauté traditionnelles.
Des comptes Instagram comme @bigornot, @lamodeinclusive ou @beauteronde sont devenus des sources d’inspiration pour de nombreuses femmes qui souhaitent voir une représentation authentique de la diversité corporelle. Ces plateformes offrent un espace de partage où les femmes peuvent s’exprimer librement et se reconnaître dans des corps réels, avec leurs imperfections et leurs différences.
L’industrie de la mode doit-elle changer de cap ?
Pour que la mode grande taille devienne vraiment inclusive, il ne suffit pas d’ajouter quelques tailles supplémentaires à une collection ou de faire poser des mannequins rondes dans des magazines. Il faut un engagement sincère pour représenter toutes les femmes, peu importe leur taille, leur âge, leur origine ethnique ou leur morphologie.
Les marques doivent comprendre que la diversité corporelle ne se limite pas à un certain type de courbes ou à une certaine taille. Elles doivent élargir leur représentation pour inclure des femmes de tailles 5O, 52, 54 et plus, avec des corps qui ne sont pas toujours lisses ou « proportionnés » selon les normes classiques.
Une inclusion en évolution
Certaines marques commencent à prendre conscience de cette réalité et à introduire une plus grande diversité dans leurs campagnes. Des initiatives comme le défilé de Christian Siriano, qui a fait défiler des mannequins de toutes tailles, montrent qu’il est possible d’allier mode et véritable inclusivité.
Cependant, il est important de rester vigilant face à cette évolution. L’inclusivité ne doit pas devenir un simple argument marketing, utilisé pour vendre sans vraiment représenter la diversité des corps. Les femmes rondes attendent des marques qu’elles leur offrent des vêtements bien coupés, stylés et adaptés à leurs morphologies, sans compromis sur la qualité ou le design.
Un pas en avant, mais un long chemin reste à parcourir.
Les mannequins grande taille représentent une avancée significative dans la représentation des femmes rondes, mais ils ne reflètent pas encore toute la diversité des corps féminins. Les marques doivent continuer à élargir leurs horizons et à proposer une mode qui s’adresse à toutes les femmes, quelles que soient leurs formes.
Pour que la mode grande taille devienne véritablement inclusive, elle doit aller au-delà des simples critères esthétiques et offrir une plateforme où chaque femme peut se sentir belle et valorisée. Les mannequins grande taille, bien qu’ils soient un pas en avant, ne représentent qu’une partie du chemin vers une mode réellement diversifiée.
Source photo de couverture : IA Adobe Firefly
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