Le terme « wokisme » est de plus en plus présent dans le discours médiatique et suscite de nombreuses controverses. Mais que signifie-t-il vraiment ? Le wokisme, également appelé « woke » ou « woke culture », est un courant de pensée né aux États-Unis dans les années 2000, qui prône une prise de conscience sociale et politique face aux discriminations liées au genre, à la race, à l’orientation sexuelle ou encore au handicap. Mais comment ce mouvement a-t-il un impact sur la représentation des corps dans les médias ? Nous allons le décrypter dans cet article en nous intéressant plus particulièrement aux personnes rondes.
Qu’est-ce que le wokisme et comment s’exprime-t-il dans les médias ?
Le wokisme, issu de la culture afro-américaine, est né d’une volonté de lutte contre l’oppression et les discriminations de toutes formes. Il prône une prise de conscience collective et individuelle afin de lutter contre toutes les formes de racisme, de sexisme ou encore d’homophobie. Dans les médias, le wokisme se manifeste principalement à travers deux aspects : la représentation des minorités et la déconstruction des stéréotypes.
Au niveau de la représentation, le wokisme encourage une plus grande diversité des corps dans les médias. En effet, les normes de beauté véhiculées par les médias sont souvent exclusives et excluent les personnes qui ne correspondent pas aux standards imposés. Les personnes en surpoids, notamment les femmes rondes, sont souvent représentées de manière négative ou ridiculisées dans les médias. Le wokisme appelle à une représentation plus inclusive et à une valorisation de toutes les formes de corps.

Quels sont les symboles du wokisme ?
Même s’il n’existe pas de drapeau officiel du wokisme, certains symboles visuels reviennent régulièrement dans les luttes qu’il inspire. Le drapeau arc-en-ciel incarne la reconnaissance des identités LGBTQIA+, tandis que le poing levé représente la résistance face à l’oppression raciale ou sociale. La balance de la justice est souvent utilisée pour illustrer les combats en faveur d’une justice sociale équitable. D’autres éléments comme les emojis diversifiés, les hashtags militants ou encore des illustrations de groupes de personnes de toutes origines et morphologies réunies dans un même espace sont devenus les signes d’une société plus inclusive. Ces symboles ne forment pas un logo, mais un langage visuel commun qui exprime des valeurs de respect, d’équité et de diversité. Ils sont devenus emblématiques d’un mouvement qui cherche à redéfinir les normes pour représenter tout le monde.
Comment le wokisme impacte-t-il la représentation des personnes rondes dans les médias ?
Comme nous l’avons vu précédemment, le wokisme encourage la diversité et la déconstruction des stéréotypes dans les médias. Mais quels sont les effets concrets sur la représentation des personnes rondes et obèses ?
Premièrement, le wokisme permet une plus grande visibilité de ces corps dans les médias. En mettant en avant des personnes de différentes formes et tailles, il permet une représentation plus fidèle de la réalité de notre société. Les personnes rondes et obèses sont ainsi représentées de manière plus positive et valorisante.
Deuxièmement, le wokisme amène à une déconstruction des stéréotypes liés aux personnes en surpoids. Les médias ont souvent tendance à véhiculer des préjugés et des clichés négatifs sur ces corps, tels que la paresse, la gourmandise ou encore le manque de discipline. Le wokisme encourage à remettre en question ces stéréotypes et à changer notre regard sur les personnes rondes ou obèses en les définissant par autre chose que leur poids.
Quels sont les avantages d’une représentation plus inclusive des corps dans les médias ?
Une représentation plus inclusive des corps, encouragée par le wokisme, présente de nombreux avantages pour les personnes rondes ou obèses.
Tout d’abord, cela peut avoir un impact positif sur leur confiance en soi et leur estime de soi. En voyant des corps similaires aux leurs représentés de manière positive dans les médias, les personnes en surpoids peuvent se sentir acceptées et valorisées dans la société.
Ensuite, cela peut permettre une meilleure représentation de la diversité corporelle et ainsi lutter contre la norme de la minceur imposée par les médias. Les personnes rondes et obèses sont une part importante de la population et méritent d’être représentées de manière égale et diversifiée dans les médias.

Comment favoriser une représentation plus inclusive des corps dans les médias ?
Pour favoriser une représentation plus inclusive des corps dans les médias, il est important de sensibiliser les producteurs de contenu ainsi que le grand public.
Tout d’abord, les médias devraient être plus inclusifs en proposant une plus grande diversité de corps dans leurs programmes, publicités, magazines, etc. Cela passe notamment par la mise en avant de mannequins ou d’acteurs de différentes tailles et formes, mais également par une plus grande représentation de personnages en surpoids dans les œuvres de fiction.
Ensuite, il est essentiel que le grand public soit sensibilisé à la diversité corporelle et à l’impact des normes de la société sur notre perception des corps. Chacun peut contribuer à une représentation plus inclusive en soutenant les médias qui prônent la diversité et en remettant en question les stéréotypes liés aux personnes en surpoids.
Les figures médiatiques qui changent la donne !
Heureusement, le paysage médiatique commence à s’ouvrir à la diversité corporelle, notamment grâce à la visibilité croissante de certaines personnalités rondes. Dans le monde de la mode, Ashley Graham a été la première mannequin grande taille à faire la couverture du Sports Illustrated Swimsuit Issue en 2016, bouleversant les standards de beauté. Paloma Elsesser, devenue muse de Fenty Beauty, incarne une beauté puissante et décomplexée. À la télévision, des actrices comme Danielle Brooks (Orange Is the New Black) ou Chrissy Metz (This Is Us) ont montré qu’on pouvait incarner des personnages profonds, sans être réduites à leur poids.
Mais au-delà de la représentation des corps ronds, le wokisme a permis d’amplifier d’autres voix marginalisées. Laverne Cox, première femme trans noire à obtenir un rôle principal dans une série grand public (Orange Is the New Black), est devenue une figure du militantisme inclusif. Indya Moore, actrice non-binaire révélée dans la série Pose, milite pour la visibilité des personnes trans et intersexes. Dans le monde de la musique, Billie Eilish, sans être ronde, déconstruit les normes de la sexualisation du corps féminin, prônant la liberté de s’habiller selon ses envies et non pour plaire au regard des autres.
Les remakes Disney : diversité ou maladresse ?
Le cinéma grand public tente lui aussi d’intégrer cette diversité, mais les résultats sont parfois controversés. C’est le cas de Halle Bailey, jeune actrice noire choisie pour incarner Ariel dans le remake en live-action de La Petite Sirène (2023). Malgré une performance saluée, le film a été massivement boycotté en ligne, et n’a rapporté que 569 millions de dollars au box-office mondial, un score jugé décevant pour une production Disney de cette envergure. Autre exemple : Rachel Zegler, actrice d’origine colombienne et polonaise, choisie pour incarner Blanche-Neige dans un remake prévu en 2025. Sa prise de parole critiquant le film original comme « daté et sexiste » a suscité de nombreuses polémiques, si bien que Disney a repoussé la sortie et semble désormais repenser sa stratégie. Malheureusement, le pire film Disney selon les chiffres.
Ces remakes inclusifs sont souvent accusés de « forcer la diversité », alors qu’en réalité, le problème réside ailleurs : au lieu de créer de nouvelles histoires qui mettent en avant des personnages racisés, LGBTQ+, gros ou en situation de handicap, on recompose des récits classiques sans forcément adapter leur fond. Ce manque de créativité perçu peut créer un rejet, même parmi des spectateurs favorables à l’inclusivité. Beaucoup préfèreraient découvrir des personnages originaux avec une histoire pensée pour eux, plutôt que de voir des rôles existants modifiés sans cohérence narrative.

« Toutes pour une » : de bonnes intentions, une réception mitigée.
Un exemple intéressant de cette démarche en France est le film « Toutes pour une » (2024), porté par Louise Coldefy, Claudia Tagbo, Shirley Souagnon et Ariane Brodier. Le film raconte l’histoire de quatre femmes très différentes qui forment une équipe de foot féminine amateure. Ici, la diversité n’est pas plaquée : elle est organique, crédible, et profondément ancrée dans l’humour et l’humanité. On y voit des corps variés, des parcours multiples, et une mise en scène bienveillante des différences.
Cependant, malgré cette démarche sincère, le film a eu du mal à trouver son public. Sorti dans un contexte chargé, il n’a pas réalisé de bons chiffres au box-office. Ce constat rejoint une problématique plus large : même lorsqu’un film propose une histoire originale et inclusive, le succès n’est pas garanti. Cela pose la question de l’écart entre les intentions progressistes des créateurs, la promotion faite autour de ces projets, et l’accueil réel du public.
Néanmoins, « Toutes pour une » a le mérite d’exister. Il prouve qu’il est possible de créer de nouveaux récits avec des personnages diversifiés sans devoir retoucher les classiques, et c’est peut-être dans cette direction que l’inclusivité pourra vraiment s’ancrer durablement dans la culture populaire.
En conclusion, le wokisme est un mouvement qui appelle à une prise de conscience et à une lutte contre les discriminations liées au corps. Dans les médias, il a un impact important en encourageant une représentation plus inclusive des personnes rondes et obèses. Cela permet une meilleure visibilité et une déconstruction des stéréotypes négatifs liés à ces corps. Il est essentiel de continuer à sensibiliser et à promouvoir la diversité corporelle dans les médias pour une représentation plus juste et inclusive de notre société.
Source des images : IA CANVA