Le monde est constitué d’êtres humains différents. Noirs, blancs, jaunes, petits, grands, minces, gros. Chacun est différent et c’est cela la magie de la diversité et qui devrait amener à la tolérance. Malheureusement, le phénomène de la grossophobie médicale a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, sans que cela soit stoppé. Ce qui est d’autant plus inquiétant est que de nombreux médecins font partie de cette population grossophobe.
Qu’est-ce que la grossophobie médicale ?
Une psychologue a très bien défini ce terme en disant que la grossophobie « C’est le rejet des personnes grosses et la valorisation de la minceur ». Ce rejet peut se traduire de différentes manières.
On stigmatise généralement les gens gros par des pensées préétablies. Aussi, dès qu’ils voient une personne ronde, les gens pensent tout de suite que son excès de poids est dû à son surplus de nourriture. Ils pensent aussi que ce sont des personnes inactives, qui ne veulent pas s’en sortir et autres idées négatives. Avec du recul, on s’aperçoit que, finalement, ces personnes en surpoids sont stigmatisées dès le plus jeune âge, à commencer par l’école. Et cela s’étend logiquement dans la famille, au travail, dans la rue, dans les relations sociales, …. Mais, ce que les autres ne comprennent pas, c’est que tout ce cumul de « petits rejets » a souvent un impact psychologique sur la personne en surpoids. Cela peut pousser une personne à se renfermer sur elle-même, à s’en rendre malade, voire pire.
Grossophobie médicale : une incompréhension mondiale !
Ce phénomène n’est pas localisé que sur un territoire. Il est connu dans le monde entier. Les gros sont rejetés de toute part, sans motif justifiable. Mais, ce qui est étrange, c’est qu’une personne en surpoids qui s’accepte et rayonne de bonheur dérange. Elle est critiquée comme pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas le droit d’être heureuse. Le terme « grossophobie » fait référence au surpoids, à l’obésité d’une personne. Or, l’obésité a été reconnue comme maladie en 1987. Mais, à la différence des autres maladies, celle-ci est passée aux oubliettes et n’est plus du tout tolérée. Cette intolérance est vécue dans la sphère privée, mais aussi dans la sphère médicale.
L’épreuve du passage médical
Quand vous allez chez le médecin pour un simple contrôle ou autre, il vous est certainement arrivé que votre médecin mette en avant votre surpoids. Et le passage de la prise de tension avec un brassard toujours trop petit est toujours aussi difficile. Entendre votre médecin vous faire des reproches parce qu’il n’a qu’un brassard standard est devenu fatiguant. D’ailleurs, vous auriez tendance à éviter le plus possible les visites chez le médecin, même si vous êtes au plus mal. Et tout cela à cause du manque de raisonnement de certains médecins qui sont influencés par la pensée générale, alors qu’ils devraient, au contraire, penser différemment au vu de leurs connaissances médicales.
Femme ronde : pas le droit d’être mère ?
Ce rejet du corps médical est encore plus traumatisant pour les femmes rondes ne parvenant pas à être mère naturellement. Certaines cliniques de procréation osent refuser l’accès aux traitements de fertilité aux femmes obèses par rapport à leur poids. C’est le cas notamment au Québec. Natacha Héon, femme de 4o ans, a voulu faire une insémination artificielle après deux fausses couches. On lui a refusé, sauf si, elle arrive à perdre 36 kilos. « Je ne sais pas comment je vais faire mon deuil de la maternité, surtout en sachant que je n’ai pas essayé tout ce qu’il était possible d’essayer », confie-t-elle.
Mais, selon l’ordre des médecins, une perte de poids est conseillée pour les femmes obèses, mais cela ne doit pas être un critère de refus. Les centres de procréation à aider les femmes en surpoids dans leur démarche sont peu nombreux, mais ils existent. De même, les médecins souhaitant bousculer ces préjugés sont de plus en plus nombreux.
Source photo de couverture : Aditya Romansa on Unsplash
Une pensée sur “Grossophobie médicale : trop grosse pour avoir droit à un traitement de fertilité !”