Bodypositive happening
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Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler à nouveau du Bodypositive. Vous vous souvenez de mon article sur le défilé « The All Sizes Catwalk » qui a eu lieu le 27 septembre à Paris, au pied du Trocadéro ? Après vous avoir raconté ce formidable événement, je ressens le besoin de vous parler de ces femmes, celles qui ont participé à l’happening. Je manquerais à tous mes devoirs si je ne vous en disais pas plus à propos de ces figures féminines, engagées pour des causes et des combats importants. Laissez-moi vous en dire un peu plus plus.

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Un défilé aux multiples visages

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Le défilé The all sizes catwalk, c’est avant tout une démarche bodypositive. Vous savez, ce mouvement social venu des États-Unis. Celui qui prône la diversité et l’acceptation de soi. Le premier visage de cet événement reste celui de son organisatrice Georgia Stein. À 33 ans, c’est la cinquième fois que cette jeune femme inspirante organise cette manifestation à Paris. Avec cette idée, elle explique que les standards n’existent pas, mais que la diversité oui. Ce combat pour l’acceptation, elles le mènent auprès d’hommes et de femmes très différents. Chacun participe avec enthousiasme et se fait le porte-parole de son histoire.

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Photographie de Stephane Castets

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The all sizes Catwalk, contre la grossophobie

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Je ne peux pas évoquer ce happening sans parler de grossophobie. Vous le savez, les corps ronds, les corps voluptueux, avec des formes, sont encore couramment stigmatisés dans notre société. Je ne vous apprendrais rien si je vous disais que notre société « validiste » est bien loin de la tolérance que l’on pourrait espérer. Les discriminations liées au poids existent, c’est un fait. Certaines femmes ont participé à cet événement pour remettre en question la vision du corps. Elles sont venues montrer qu’une femme ronde est belle, et qu’une femme peut être fière, quelle que soit son apparence.

C’est le cas d‘Aniciaz pour qui la grossophobie ferait mieux de disparaître une bonne fois pour toutes. Elle raconte les mots d’un mari indélicat qui lui dit un jour qu’être grosse, il ne pouvait pas l’aimer. Cette phrase, d’une violence incommensurable, n’a cessé de la poursuivre au quotidien. Ce défilé lui a permis de retrouver une encre, de se réapproprier son corps et son image.

Alaia Phillips Ducau, est une autre femme venue pour surpasser la grossophobie. Comédienne de profession, elle m’explique qu’en France, il est difficile de se sentir à l’aise lorsque le n’appartient pas à une taille « standard ». Les morphologies sont toujours remises en question, d’autant plus lors qu’on a plusieurs origines. Pourtant, elle continue à aimer ce corps qu’elle porte fièrement. Lors de castings, il lui arrive encore très souvent d’être rejetée pour des raisons qui n’en sont pas. Elle ne « correspond pas » à l’image qu’on attend d’elle. Le défilé était une revendication pour l’amour des corps et des gens dans leurs diversités et leurs différences.

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Photographie de Stephane Castets

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Une réappropriation de son corps

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Le All Sizes Catwalk fut pour certaines, un moyen de se réapproprier leur corps après un long chemin contre la maladie. Dans les rangs du défilé, on rencontre Elly Maria Lopes. Cette femme magnifique s’est vue prendre du poids lors d’une phase d’aggravation de son handicap. Elle a senti son corps changer et a eu beaucoup de mal à accepter cette nouvelle apparence. Elle souhaitait prouver que l’on peut se sentir belle et féminine, même si notre corps évolue.

Laurène Sénéchal est une rescapée de la vie. En 2o1o, elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer rare. Jusqu’à 2o15, il y aura quatre récidives, mais Laurène se bat. Son corps est meurtri par les traitements, les chirurgies. Soutenue chaque jour par son mari qui ne cesse de lui rappeler combien elle est belle, comme ses cicatrices sont les marques d’un combat qu’elle a gagné. Aujourd’hui, grâce à l’amour et la bienveillance, elle aime de nouveau ce corps, marqué, rond, mais victorieux. Sa vision d’elle-même a changé. Participer à ce défilé était tout simplement une évidence.

Tiffany Rivière a participé à cet événement après y avoir été encouragé par ses proches. Elle avait besoin de prouver au monde que l’autisme permet de vivre comme tout le monde. Qu’elle était avant tout une femme belle et féminine ! Pour elle, rien n’est impossible !

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Photographie de Stephane Castets

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Favoriser l’estime de soi

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Pour participer au défilé all size catwalk il n’est pas nécessaire d’avoir souffert d’une maladie ou encore d’être victime de discrimination. Certaines femmes, présentes lors de l’événement, avaient juste envie de favoriser leur estime de soi. C’est le cas d’Alexandra Mabire Brelle, venue montrer le corps dont elle est fière et offrir un peu de sa personnalité. Plus qu’un défilé pour elle, c’est une thérapie.

Alicia Winterstein, est tout simplement amoureuse du message transmis par cette initiative. Choisir d’y participer c’était prôner l’amour et le message derrière ce moment magique. Pour Allison Philippe, c’était un défi personnel. Surmonter sa timidité n’était pas chose facile, mais elle a réussi. C’était une manière de s’engager et de défendre la diversité, rappeler que les corps et les gens sont beaux et que cela n’a rien à voir avec une morphologie. Elle espère ce cela fera évoluer les mentalités.

Cindy Curtiss avait besoin d’accepter son corps et les regards qui se posent sur elle. Ce défilé était aussi le moment idéal pour rappeler que l’acceptation passe par l’acceptation de soi, mais aussi des autres, avec leur corps, leurs caractères, leurs aspirations. Selon elle, différences ne doivent diviser, mais fédérer, plus qu’un hashtag, c’est un mode de vie.

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Photographie de Stephane Castets

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Le All Size Catwalk, un défilé pour tous les âges

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Cet événement du 27 septembre dernier n’existe pas seulement pour mettre en lumière des femmes jeunes, célibataires et sans enfant. Bien au contraire ! La diversité, c’est de présenter des personnes de tous les âges. Sur le podium, on retrouve, Lolla Pandora, une cinquantenaire pétillante et pleine de vie. Elle estime que bien souvent, les femmes de plus de 5o ans sont invisibilisées dans notre société et encore plus dans le monde de la mode. Catégorisées comme des seniors, elles ont parfois du mal à se sortir de cette case stigmatisante. Pourtant, Lolla monte sur scène pour des shows de cabarets burlesques. Participer au défilé était une bonne façon de lutter contre les préjugés. Selon elle, on ne doit pas assumer son âge, mais l’accepter ! Cela fait toute la différence.

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Femme et maman, ce n’est pas si différent

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J’avais aussi envie de vous parler de Virginie Laurent. C’est une femme ronde, maman, mais aussi modèle plus-size. Il n’y a pas de honte à être maman. Pour elle, il faut que les mentalités changent. Il est important que nos enfants grandissent dans un monde ou la tolérance et l’acceptation existe. En tant que maman, Virginie espère que ces enfants sauront dès le plus jeune âge, ce qu’est la bienveillance et qu’ils ne subiront jamais de remarque désobligeante sur leur apparence ou sur leur choix. Pour elle, c’est un message à porter haut et fort.

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Photographie de Stephane Castets

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Se défaire du regard des autres

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Je ne pouvais par terminer ce billet sans vous parler de Aurélie Lesne et Astrid Lexee.

Aurélie explique avoir été jugée sur son apparence depuis l’âge de 8 ans. Jusqu’à ses 2o ans, elle a été — selon ses mots — « jugée d’anorexie ». La prise de la pilule contraceptive lui à fait prendre du poids, et c’est désormais jeune maman qu’elle décide de participer à de défilé bodypositive. Pour Aurélie, la mode manque de diversité et beaucoup de corps ne sont même pas représentés. Elle a préféré ne pas entrer dans le moule et revendiquer les différences. Ce défilé était un moyen de faire entendre sa voix et de soutenir les causes qui lui sont chères.

Pour Astrid, le message est fort. Elle refuse de laisser une opinion négative et non sollicitée devenir une réalité. Comme toutes ces femmes, elles s’insurgent, elle s’engage pour ces hommes et ces femmes, pour que le corps standard cesse d’être une norme. En participant au All size Catwalk, elle voulait transmettre plusieurs messages : il faut défier les stéréotypes, s’apprécier soi et les autres, mais surtout faire évoluer les mentalités pour que l’idée de ce corps parfait n’existe plus.

L’objectif de cet article n’était pas de vous parler encore de cet événement. Je voulais simplement vous faire partager cette manifestation bodypositive au-delà de mon seul ressenti, par le regard de ces femmes qui veulent porter un message.

Leurs revendications, leurs combats, elles les portent au quotidien. Le All Size Catwalk, était une façon de rendre visible ces luttes, de prôner des valeurs fortes, mais surtout de partager ensemble, une expérience enrichissante. Le corps parfait est un concept social, une norme inventée pour des questions d’esthétisme. J’espère moi aussi que notre société va évoluer, c’est important… Si vous aussi vous souhaitez passer un message, alors soyez fières de votre corps, avec ses forces et faites de vos petits défauts une raison de l’apprécier encore plus. J’espère vous retrouver un jour sur l’happening de « The All Size Catwalk », femmes, combatives, féminines et surtout fières de l’être.

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